Sans les manuels, la scolarisation s'avère incomplète et impossible, les livres et les cours étant complémentaires ! Les enseignants s'évertuent à trouver la solution adéquate pour pallier le manque flagrant de livres scolaires et les chefs d'établissement continuent à constater, impuissants, l'absence de titres pour permettre aux élèves de bénéficier d'une bonne scolarité. Néanmoins, ils s'efforcent à “débrouiller” le manuel ou plutôt les manuels qui manquent. Les parents, quant à eux, ne savent où donner de la tête ! Tous les moyens ont été utilisés, à savoir solliciter des parents habitant dans d'autres wilayas, des connaissances personnelles et des relations. Tout a été mis en branle pour dénicher le fameux livre si indispensable et devenu introuvable ! Certains manuels auraient même été vendus à des prix dépassant tout entendement à condition de rencontrer la personne qui en disposerait ! Et aucun échange n'est permis avec les livres du programme précédent ! Et dire que pour la langue française, en deuxième année, les services de distribution du livre scolaire ont fourni, quantitativement, le tome II tandis que le tome I se fait désirer. Constat d'un parent désabusé : “Nos enfants mangeront le dessert avant le hors-d'œuvre.” Quant au programme annuel à satisfaire, les parents n'en parlent même plus, tant ils considèrent que leurs progénitures est sur le bord de l'année blanche. Deux mois de perdus déjà ! Tout le monde se dit que l'on ne peut plus les rattraper ! Il a bien été fourni, en juin, un détail des quotas dont auraient besoin les établissements pour l'année en cours, mais la distribution n'a fait que créer des embûches en procédant à une liquidation des stocks à la “Je sème à tout vent”, les quantités demeurant soit en deçà soit allant au-delà des besoins exprimés. Alors, les chefs d'établissement en sont arrivés au troc entre eux, d'un établissement à un autre, d'une région à une autre, se fournissant les uns les autres et se substituant aux filières de distribution. Au niveau du CRDDP, les couloirs servent de lieu de rencontre pour discuter un brin, en attendant son tour d'être servi, s'étant ainsi préparé à patienter toute la journée, et même à revenir s'il le faut ! Les chefs d'établissement n'en continuent pas moins de déplorer la disparition des antennes locales de distribution du livre scolaire et seraient bien heureux de les voir reprendre du service, ces antennes ayant toujours donné satisfaction et ayant réglé le problème de distribution par leur gestion de proximité. Pour l'heure, tout le monde peut constater que les cours ne peuvent démarrer tant que les élèves ne disposent pas de livres (certains sont indispensables car comportant des exercices journaliers !) Et le premier trimestre est déjà largement entamé ! Saïd MECHERRI