“Ce n'est qu'une question de temps” avant qu'un virus de grippe aviaire ne se transforme en une souche hautement pathogène pour l'homme, a estimé le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Lee Jong-Wook, en ouvrant hier une conférence mondiale à Genève. “Nous ne savons pas quand cela va arriver, mais nous savons que cela va se produire”, a-t-il assuré devant les quelque 400 experts et représentants de pays et d'organisations internationales réunis pour mettre au point un plan d'urgence mondial contre la grippe aviaire. Pendant cette conférence de trois jours, a ajouté M. Lee, il faut parvenir à un “large accord” sur les moyens de “contrôler la transmission du virus entre les oiseaux, mais aussi d'oiseaux à humains”, de renforcer le système de détection en assurant, notamment l'indemnisation des paysans dont on détruit les volailles, et d'accroître les capacités de production de vaccins et de médicaments antiviraux. Cette première conférence sur le sujet à l'échelle mondiale a été organisée par l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l'OMS et la Banque mondiale. Y sont invités les ministres de la Santé et de l'Agriculture des pays concernés, ainsi que les donateurs, publics et privés. Les quatre organisations entendent y obtenir les “moyens politiques et financiers” d'une intervention efficace, alors que la maladie, devenue endémique dans certains pays d'Asie, progresse en Europe, suivant les routes des oiseaux migrateurs, et pourrait bientôt menacer le Moyen-Orient et l'Afrique. L'OIE et la FAO estiment à 102 millions de dollars le coût d'un plan d'urgence pour les pays les plus défavorisés d'Asie du Sud-Est, et à 75 millions de dollars celui d'une aide à l'Europe de l'Est et à l'Afrique. Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a appelé jeudi au soutien d'un plan d'action immédiat. R. N.