L'apparition d'un premier cas de grippe aviaire en Afrique inquiète l'Organisation mondiale de la santé. « Tous les pays doivent prendre des mesures pour protéger les populations contre la grippe aviaire et se préparer à une pandémie », telles sont les déclarations de Lee Jong-wook, directeur général de l'OMS, suite à la confirmation du virus H5N1 chez les volailles au Nigeria. Pour le premier responsable de cette organisation, il n'y a pas de temps à perdre. « Nous sommes prêts à aider tous les pays africains à prendre des mesures pour réduire le risque de propagation du H5N1 », a-t-il ajouté. Il signale : « C'est la première fois que ce virus hautement pathogène est signalé sur le continent africain, déjà durement frappé par la pandémie de VIH/sida et d'autres maladies infectieuses graves. Le virus H5N1, dont la présence vient d'être confirmée au Nigeria, met en péril à la fois la santé et les moyens de subsistance des Africains. » Il met en garde contre cette flambée qui confirme qu'aucun pays n'est à l'abri du H5N1. « Tous doivent se préparer. Les flambées d'infection au H5N1 chez les oiseaux pourraient s'étendre au Nigeria et gagner les pays voisins. Le Nigeria compte parmi les pays africains situés sur la voie mer Noire - Méditerranée que suivent certains oiseaux migrateurs. Les services de santé humaine et de santé animale doivent être constamment en alerte, échanger leurs informations et signaler rapidement tout signe de maladie chez l'oiseau ou chez l'homme qui évoque la grippe aviaire H5N1 », a-t-il signalé. Lee Jong-wook estime que la priorité absolue à ce stade est d'avertir la population qu'il est dangereux d'avoir des contacts rapprochés avec les oiseaux contaminés par le virus qu'ils soient morts ou malades. « Ce qui s'est passé dans les pays asiatiques et dernièrement en Turquie montre combien il est important d'informer tout de suite et avec clarté l'opinion publique pour protéger la santé humaine. L'abattage, le plumage et le découpage d'oiseaux contaminés présentent un danger. L'abattage domestique et la consommation d'oiseaux qui paraissent malades exposent à un risque important de contamination. Les personnes qui abattent et éliminent les volailles devraient en principe porter un équipement de protection », recommande-t-il. M. Lee a déclaré que l'OMS offre son concours au gouvernement nigérian pour l'organisation d'une campagne d'information nationale. Les systèmes de santé africains, a-t-il ajouté, ont déjà bien du mal à s'occuper des nombreux enfants et adultes qui souffrent du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme, d'infections respiratoires et autres maladies infectieuses. Les cas humains de grippe H5N1 peuvent être difficiles à distinguer d'autres pathologies. On ignore tout bonnement les conséquences qu'aurait l'exposition à la grippe aviaire pour les nombreuses personnes déjà immunodéprimées et de santé fragile. Les agents de santé doivent être extrêmement vigilants ; ils doivent faire des prélèvements et les envoyer aux laboratoires. Si des cas humains sont dépistés, il sera indispensable de coordonner les recherches des services de santé humaine et des services de santé animale. Le directeur général de l'OMS craint que si, après mutation, le virus H5N1 vient à se transmettre facilement d'homme à homme sans être endigué, une pandémie de grippe est à craindre. Le H5N1 se propage rapidement à la surface du globe.