Pour s'assurer de la disponibilité des médicaments utilisés dans le protocole thérapeutique anti-Covid-19, la tutelle a arrêté un vaste programme d'inspection. Suite aux sérieuses perturbations qu'a connu ces derniers jours l'approvisionnement des pharmacies d'officine en médicaments anti-Covid-19, le ministère de l'Industrie pharmaceutique vient d'envoyer, au centre et à l'est du pays, des équipes d'inspection qui ont constaté la rétention de ces produits. Ces inspecteurs ont effectué, du 23 au 27 janvier, 16 opérations de contrôle pour lesquelles 15 mises en demeure ont été prononcées. Ces contrôleurs ont constaté la rétention de quelque 16 000 boîtes d'Enoxaparine et de 250 000 autres de Paracétamol, relève le ministère dans un communiqué. Toutes ces quantités ont été ventilées vers les pharmacies d'officine deux jours après que ces inspections aient établi le constat. Selon la même source, cette opération s'inscrit "dans le cadre de la lutte contre les pratiques illégales de spéculation, de rétention ou de ventes concomitantes et conformément aux instructions du ministre de l'Industrie pharmaceutique portant réquisition des établissements pharmaceutiques de distribution avec obligation de mise à la disposition des officines de toutes les quantités disponibles en stock, des médicaments inscrits dans le protocole thérapeutique anti-Covid-19, dans un délai maximum de 48 heures". Ainsi, des décisions de fermeture devaient être notifiées hier aux établissements pharmaceutiques de distribution où ces infractions à la réglementation ont été constatées. Pour s'assurer de la disponibilité continue des médicaments utilisés dans le protocole thérapeutique anti-Covid-19, la tutelle a arrêté un "vaste programme d'inspection qui sera renforcé à partir d'aujourd'hui par l'intervention des brigades d'inspection mixtes des ministères du Commerce et de l'Industrie pharmaceutique", indique le département de Dr Benbahmed. Ces brigades mixtes sont chargées, souligne le ministère, de "veiller au respect de ladite réquisition" et de "lutter contre toutes pratiques commerciales susceptibles d'entraîner des tensions et des ruptures d'approvisionnement de certains médicaments", telles les pratiques de rétention, de vente concomitante, de vente dites par packs et qui "exposeraient les contrevenants à des sanctions administratives, financières et pénales, conformément à la législation en vigueur". Il faut reconnaitre que depuis plusieurs mois, l'on a enregistré une forte tension sur les produits pharmaceutiques, notamment ceux prescrits dans le protocole de traitement contre la Covid-19. Cette défaillance s'explique par la hausse des contaminations et la ruée des citoyens vers les pharmaciens s'adonnant ainsi à une automédication sans même confirmer s'ils sont porteurs du virus ou non. La frénésie des citoyens, qui ne sont pas forcément contaminés, a engendré de ce fait des ruptures de stock au sein des officines. Ces derniers jours, il est impossible de trouver des médicaments tels que Paracétamol, Augmentin, Lovenox, le zinc, la vitamine C, le magnésium... Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, a estimé il y a quelques jours que la forte demande enregistrée sur certains types de médicaments avait entraîné la rupture de ces produits sur le marché national et provoqué la panique chez les citoyens, après la flambée des contaminations par le variant Omicron ces dernières semaines.