Elaboré dans un contexte sanitaire compliqué avec l'objectif de mener à terme une année scolaire extrêmement perturbée, le planning diffusé par le ministère de l'Education nationale a été tièdement accueilli par des syndicats autonomes très circonspects. Le calendrier fixé par le ministère de l'Education nationale pour l'organisation des examens des deuxième et troisième trimestres des trois paliers de l'enseignement ne fait pas que des heureux, particulièrement dans le corps enseignant. Dans un communiqué rendu public samedi dernier, le département d'Abdelhakim Belabed a annoncé que les devoirs du deuxième trimestre concernant les cycles d'enseignement moyen et secondaire auront lieu du 20 au 24 février, tandis que les compositions pour les trois cycles sont programmées dans la semaine du 20 au 24 mars. "La correction collective avec les élèves, la remise des copies d'examen et les conseils de classe doivent s'effectuer en dehors des heures de cours, durant la semaine du 27 au 31 mars 2022", selon le texte, qui ajoute que la durée des vacances de printemps, réduite à 9 jours, s'étalera du 31 mars au 9 avril 2022. Les cours reprendront donc le 10 avril pour le troisième et dernier trimestre, dont les devoirs pour les cycles d'enseignement moyen et secondaire sont programmés du 24 au 28 avril. "Les examens du troisième trimestre débuteront à partir du 15 mai pour les classes de quatrième année moyenne et troisième année secondaire et à partir du 22 mai pour les autres niveaux des trois cycles d'enseignement", poursuit le communiqué, qui explique que la correction collective avec les élèves et la remise des copies d'examen auront lieu entre le 29 mai et le 2 juin 2022. Le ministère a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d'une prise en charge psychologique et sur l'accompagnement des élèves pour les aider à surmonter les effets de cette pandémie. Elaboré dans un contexte sanitaire compliqué avec l'objectif de mener à terme une année scolaire extrêmement perturbée, ce planning a été tièdement accueilli par des syndicats autonomes, très circonspects. "Ce calendrier est très serré et je ne suis pas sûr que les délais fixés pour les examens et les corrections suffiront. Matériellement, il sera très difficile pour les enseignants de les respecter", estime Zoubir Rouina, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui aurait préféré une fusion entre les 2e et 3e trimestres avec le remplacement des examens par une évaluation continue des élèves. "Tel que conçu, ce calendrier risque de compromettre les acquis des apprenants et d'épuiser les enseignants", craint le responsable du CLA. Même son de cloche du côté du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) dont le président, Boualem Amoura, se demande comment il sera possible, en des délais aussi réduits, d'organiser des examens pour des enseignants assurant cinq ou six classes, qui plus est dans le cadre du système d'enseignement par groupe appliqué depuis la survenue du coronavirus : "La tutelle veut que la correction se fasse en l'espace d'une semaine (du 27 au 31 mars) mais oublie que l'opération se déroule en trois phases : première correction de l'enseignant, seconde correction avec les élèves et numérisation des résultats. Concrètement, ce ne sera pas possible, particulièrement pour des enseignants chargés de plusieurs classes." Boualem Amoura rappelle la période du mois sacré du Ramadhan pendant lequel les heures de cours sont traditionnellement raccourcies. Moins pessimiste, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), estime que le calendrier arrêté par le ministère de l'Education nationale est "cohérent". "Tel qu'organisé, le planning devrait permettre de rattraper les retards induits par les suspensions de cours pour cause de pandémie", a-t-il indiqué, en constatant qu'il n'y a pas un grand changement par rapport à une année ordinaire.