Le gouvernement américain a pris des "contacts" avec quatre principaux partenaires de Sonatrach opérant en Algérie pour examiner la possibilité "d'augmenter la production de gaz naturel" en vue de compenser le gaz russe au cas où la Russie envahirait l'Ukraine et couperait les flux vers l'Europe. Il s'agit "d'Eni, de TotalEnergies, d'Equinor (anciennement Statoil) et d'Occidental Petroleum" (une compagnie américaine qui a racheté les parts d'Anadarko en Algérie). L'information est rapportée par l'agence britannique Reuters, citant des sources proches du dossier. Reuters souligne, par ailleurs, que "Eni, Occidental et Total se sont rencontrés pour coordonner" les mesures visant à déterminer si une "augmentation" de la production est "possible". La semaine dernière, le journal français, Les Echos, citant des experts, avait noté que "la Norvège et l'Algérie pourraient fournir quelques quantités supplémentaires, si le Vieux Continent se retrouve brusquement privé de gaz". L'Algérie dispose "d'importantes ressources en gaz" et il est probable qu'elles pourraient être "produites dans les années à venir", a déclaré une source au sein d'une compagnie d'énergie exerçant en Algérie, citée par l'agence britannique. Le pays a relevé sa capacité de production de gaz, ces récentes années. Il a terminé l'année 2021 avec des exportations gazières globales estimées à 11,48 millions de tonnes, contre 10,58 millions de tonnes l'année écoulée, selon le dernier rapport sur les tendances du gaz naturel de Cedigaz (Centre international d'informations sur le gaz naturel). Au dernier trimestre 2021, les exportations algériennes en GNL ont atteint près de 2,74 millions de tonnes contre 2,5 millions de tonnes au dernier trimestre de 2020, soit une croissance de 9,6% sur une base annuelle. Le rapport ajoute que les cargaisons en GNL exportées l'année dernière par l'Algérie étaient destinées, pour la plupart, aux marchés européens afin de répondre à la demande européenne en gaz. L'Algérie arrive en quatrième position des plus grands exportateurs du GNL vers le Vieux Continent. Les volumes qu'elle expédie diffèrent d'un pays à l'autre. Les exportations vers l'Italie, par exemple, ont grimpé l'année dernière, bondissant de 76% à 21 milliards de mètres cubes, ce qui constitue 28% de la consommation globale dans ce pays, selon Reuters. La Russie exporte en Italie 29 milliards de mètres cubes. Ainsi, l'Algérie est au coude à coude (ou presque) avec la Russie, premier fournisseur sur ce marché. L'Algérie couvre, par ailleurs, 29% des besoins en gaz de l'Espagne. Lundi dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que Bruxelles discutait avec les Etats-Unis et d'autres fournisseurs de la possibilité d'augmenter les livraisons de gaz vers l'Europe. Les Américains se disent disposés à aider l'Europe à surmonter une éventuelle crise gazière. Le Japon s'est mis également de la partie. En effet, des cargaisons de GNL provenant de ce pays ont été expédiées vers l'Europe, en réponse aux demandes des Etats-Unis et de l'UE, rapporte Reuters.