La journaliste italienne, enlevée le 4 avril 2005 à Bagdad par des hommes armés et relâchée un mois après une gigantesque mobilisation en Italie et dans le monde, a reçu deux distinctions en Algérie pour son téméraire combat pour la dignité de la femme dans le tiers- monde et le droit de ses peuples à la liberté. Jeudi, elle devait être l'invitée phare du groupe de presse El Khabar qui, célébrant son quinzième anniversaire, lui a attribué son “Prix international pour la liberté d'expression et de la presse”. La journaliste, amie de longue date de l'Algérie, a reçu des mains du directeur du groupe El Khabar le prix “Omar-Ourtilène”, institué en 1998 comme symbole de la fidélité du journal aux sacrifices des journalistes algériens et aux idéaux de liberté. Omar Ourtilène, rédacteur en chef et membre fondateur du journal, avait été assassiné le 3 octobre 1995 par les intégristes islamistes. la cérémonie, qui s'est déroulée à l'hôtel El-Aurassi, a drainé une grande foule : des personnalités politiques, des managers économiques, des représentants de la société civile ainsi que des hommes des médias. Vendredi, ce fut au tour des femmes démocrates d'honorer Guiliana. Les représentantes d'une quinzaine d'associations féminines lui ont attribué le “Prix du courage”. La petite fête s'est déroulée dans une ambiance intimiste à la librairie Idjtihad (ex-Dominique) à Alger-Centre. l'ambiance était d'autant plus pleine d'émotion que Guiliana est également une féministe en parfait accord avec la lutte des algériennes pour l'égalité et la démocratie. Guiliana Segrena, qui avait dédicacé le mois dernier à Alger à la bibliothèque nationale son dernier ouvrage traduit par un éditeur de Mascara sous le titre le Front de l'Irak : journal d'une guerre permanente, avait consacré un livre à l'Algérie de la décennie terroriste intitulé Kahina contre le califat. D. B.