Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place, hier, dans la ville de Béjaïa, à Kherrata, mais aussi à Draâ El-Gaïed, à la veille du 3e anniversaire de la marche historique du 16 Février 2019, a-t-on constaté. Plusieurs arrestations ont été opérées dans la journée d'hier, a-t-on confirmé auprès de plusieurs sources locales et de militants des droits humains. Selon Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH), parmi les personnes arrêtées, il y a Lounis Lakhdar, Amran Ramy — confirmé par son père —, Massinissa Yekhlef, Abdenour Aït-Belkacem, Rahmani Abdelhak et Ali Aaroudj. Des étudiants du campus d'Aboudaou ont organisé hier, à l'entrée de l'université de Béjaïa, un sit-in en guise de "soutien et de solidarité avec les détenus d'opinion en grève de la faim". Saïd Salhi a rappelé que "depuis septembre 2021, quelque 42 personnes de Kherrata sont poursuivies dans le cadre de l'article 87 bis du code pénal, qui classe ces activistes de 'terroristes' ou 'de personnes appartenant à une entité terroriste, en l'occurrence le MAK ou Rachad'". Ces personnes attendent toujours leur procès, a ajouté Saïd Salhi. D'ailleurs, dans un nouveau bilan, établi hier, il a affirmé sur sa page Facebook qu'il y a "plus de 300 détenus d'opinion dont une quarantaine sont en grève de la faim. Ils en sont à leur 20e jour". Occasion pour lui de rappeler avec insistance qu'une dizaine de militants de la Laddh, défenseurs des droits humains, sont poursuivis en justice, en détention ou en liberté provisoire dans plusieurs wilayas. Il indique que "le travail des défenseurs des droits humains devient de plus en plus difficile, voire dangereux". "Tout en dénonçant ces abus et en rappelant l'obligation du respect de la déclaration internationale de la protection des défenseurs des droits humains, la Laddh appelle à la libération des défenseurs des droits humains et à la levée de toutes les entraves les empêchant d'exercer leur mandat de monitoring et de documentation des violations des droits de l'Homme dans notre pays", rappelle la Laddh qui réitère sa demande de libération de l'ensemble des détenus d'opinion et des journalistes emprisonnés.