Observée depuis 16 du mois en cours, la grève illimitée des affiliés au Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) entame sa deuxième semaine, a-t-on appris des concernés. Ces derniers ne semblent pas prêts à baisser les bras jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, à savoir le départ de l'inspecteur vétérinaire de wilaya. À ce propos, le Dr B. Mokhtar, représentant du porte-parole des vétérinaires grévistes, a déclaré à Liberté : "Pour l'instant, nous sommes 16 vétérinaires grévistes sur un total de 29, qui ne veulent plus travailler avec l'inspecteur vétérinaire de la direction de wilaya des services agricoles (DSA) pour diverses raisons, notamment en ce qui concerne la gestion des affaires de l'inspection vétérinaire, surtout administrative." Et de détailler qu'"il s'agit de décisions prises unilatéralement sans consulter les vétérinaires, et le recours à l'utilisation de notes de service pour obliger les vétérinaires à exécuter ses décisions". Selon les protestataires, une commission ministérielle a été dépêchée à la DSA pour s'enquérir de la situation qui prévaut au sein de l'inspection vétérinaire, mais rien n'a été fait à ce jour. Le DSA a refusé de nous accorder une audience, malgré notre demande. Aussi, "nous sommes affiliés au SNVFAP et notre mouvement de grève est légal", contrairement à ce que pense la DSA qui a saisi la justice. "Mais deux jours avant la grève on a été surpris par la décision du gel de l'activité du secrétaire général de notre bureau de wilaya du SNVFAP sans respecter la voie hiérarchique, à savoir passer d'abord par le Syndicat national pour saisir le ministère de tutelle au sujet de la grève", souligne le représentant des vétérinaires. Pour sa part, l'inspecteur vétérinaire de wilaya, Kadi Diafi, a signalé que "si on me reproche l'abus de pouvoir et la mauvaise gestion de l'inspection, c'est parce que j'ai corrigé pas mal d'irrégularités professionnelles chez les vétérinaires grévistes". Et d'expliquer que "ces irrégularités professionnelles concernent certains vétérinaires. Leurs dossiers ont été remis à la commission du ministère de l'Agriculture qui a été dépêché au niveau de la direction de wilaya". M. Diafi note que "ces irrégularités concernent la fraude au niveau de l'estampillage sanitaire des animaux, car au lieu d'estampiller les bêtes à l'abattoir, ils le font au niveau de certaines boucheries. Il y a aussi l'abattage des femelles et aussi certains vétérinaires encaissent de l'argent lors des campagnes de vaccination".