Le tribunal de Bir Mourad-Raïs, Alger, a condamné hier l'ex-gendarme Mohamed Abdellah à six ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende pour plusieurs chefs d'accusation dont la publication et la diffusion d'informations mensongères et la distribution de tracts attentatoires à l'intérêt national et à la vie privée d'autrui. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet avait requis dix années de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA. L'ancien sergent-chef de la Gendarmerie nationale, âgé de 34 ans, s'est fait connaître dès 2018 lorsque, quittant les unités d'aviation de la GN et se réfugiant à Alicante, en Espagne, avec femme et enfant, il a commencé à diffuser sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles il dénonçait "les exactions et abus" présumés de responsables de l'armée nationale. Ses vidéos ont suscité de nombreux visionnages et très vite sa page Facebook et sa chaîne Youtube ont commencé à enregistrer un afflux important d'abonnés. En mars 2021, les autorités algériennes ont lancé un mandat d'arrêt international contre Mohamed Abdellah et travaillé à obtenir son extradition auprès des autorités espagnoles. L'homme était accusé "d'adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat et l'unité nationale", de "financement d'un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat" et de "blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle". Malgré un mouvement de contestation, notamment de la diaspora qui a appelé les autorités espagnoles à ne pas donner suite aux demandes d'Alger, l'ex-gendarme a été finalement expulsé en août 2021 et placé en détention provisoire à la prison militaire de Blida. Signalons que Mohamed Abdellah doit encore faire face à d'autres accusations de terrorisme présumé en raison de ses liens supposés avec le mouvement Rachad, classé par le gouvernement comme organisation terroriste.