Le Comité international pour le développement des peuples et la maison diocésaine d'Alger ont organisé, avant-hier, une conférence-expo sur la femme sahraouie dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes. Le Comité international pour le développement des peuples (CISP), une ONG italienne qui œuvre pour la promotion de l'égalité, de la société civile et la cohésion sociale a organisé avant-hier à la maison diocésaine d'Alger, une conférence et une exposition intitulée "Les braves du Sahara". Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes et du projet Cap-Jeunes, financé par l'ambassade des Pays-Bas, il a été question, lors de cet après-midi, des sacrifices déployés par des activistes, artisanes et artistes sahraouie loin de leur terre, et leur rôle dans la construction de la culture de la paix. Hadhoum Abeidi, qui a vécu dans sa chair le cataclysme que fut la guerre et l'exil, Warda Hamoudi, ainsi que la plus jeune d'entre elles, Diha Mohamed-Salem, ont ainsi partagé avec l'assistance ce combat de tous les jours. Conseillère au ministère de la Culture, directrice régionale de la culture ou encore directrice de la Fonction publique au ministère de la Jeunesse et des Sports, ces femmes, représentant trois générations de Sahraouies, ont relaté devant l'assistance leur vie dans les camps, leur expérience durant la guerre et leur résilience face à la violence subie. Ainsi, Sanaa Hamadouche, responsable Education et Jeunesse dans les camps de réfugiés pour le compte de l'ONG italienne, explique que cet évènement "est un plaidoyer pour la cause sahraouie, surtout maintenant, en pleine guerre, et tandis que cette situation est de plus en plus oubliée et dont personne ne parle". La présence des femmes dans les camps était par ailleurs le fil conducteur d'une trentaine de photographies réalisées par des jeunes Algériens et Sahraouis durant la résidence ARTifariti à Tindouf, en décembre 2021. Photographe et journaliste, Hamdi Hamdi Faraji Hamadi est issu de l'Ecole nationale de l'audiovisuel Abidin Gaid Saleh dans les camps de réfugiés. A travers ses clichés, il célèbre la femme sahraouie, sa résilience et sa force malgré les conditions de guerre. À ce propos, Hamadi déclare : "Il n'est pas aisé de constater combien nos femmes souffrent. En même temps, cette exposition reflète la force de la femme sahraouie et sa participation à la vie sociale, culturelle et politique." Et de poursuivre : "Les camps de réfugiés referment tant d'histoires. Derrière chaque photographie que je prends, je capture l'histoire d'un individu. J'essaye donc de transmettre toutes les émotions ressenties à travers mes clichés, qu'on soit d'Algérie ou d'ailleurs, le facteur commun reste notre humanité. Malgré l'oppression subie, cet évènement est pour moi une opportunité de dire ce qui s'y passe." Architecte de formation et photographe par passion, Célia, jeune algéroise, raconte d'abord son expérience à son arrivée dans les camps : "J'ai constaté que les femmes occupaient une place prépondérante dans la société. Après plusieurs échanges, j'ai appris avaient bâti les camps pendant que les hommes étaient au combat. J'ai choisi de photographier les femmes pour illustrer de combat de tout un peuple pour sa liberté, pour un Sahara libre."