Dans la wilaya d'Aïn Témouchent, 60% des cas de cancer sont dépistés chez la femme, alors que le cancer du sein représente 40%, suivi du cancer digestif (côlon) avec 20% des cas et du cancer de l'utérus avec un taux de 10%. Quant aux tumeurs dépistées chez les hommes, elles touchent généralement les poumons, la prostate, le côlon et le rectum. Pas moins de 425 nouveaux cas de cancer ont été dépistés au cours de l'année 2021, dont 80% résident dans la wilaya d'Aïn Témouchent, alors que le reste des malades viennent d'autres régions du pays, y compris de certaines villes du Sud, a-t-on appris du Dr Benkhalfoun Abderrahim, chef du services oncologie au niveau de l'EHS Dr-Benzerdjeb. Selon lui, son service prend en charge une moyenne journalière de 30 à 35 malades cancéreux qui suivent un traitement de chimiothérapie pour adultes et ce, en plus d'autres cas urgents ou ceux qui souffrent de douleurs à hauteur de 6 à 10 cas par jour. "Le service oncologie de l'EHS Dr-Benzerdjeb ne traite que les tumeurs dites solides, c'est-à-dire celles qui touchent les organes de l'individu, excluant les cancers hématologiques comme la leucémie qui est la plus propagée et la plus dangereuse parmi l'ensemble des cancers, notamment chez les enfants qui sont pris en charge au niveau du centre anticancer (CAC) d'Oran, après orientation des médecins spécialistes d'Aïn Témouchent. Et dans ce cas-là le dépistage précoce est plus que nécessaire pour la prise en charge des enfants dans la première phase", nous apprendra le Dr Benkhalfoun. Pour l'information, l'Algérie enregistre annuellement entre 1 500 et 2 000 nouveaux cas de cancer chez l'enfant. Dans la wilaya d'Aïn Témouchent, 60% des cas de cancer sont dépistés chez la femme, alors que le cancer du sein représente 40%, suivi du cancer digestif (côlon) avec 20% des cas et du cancer de l'utérus avec un taux de 10%. Quant aux tumeurs dépistées chez les hommes, elles touchent généralement les poumons, la prostate, le côlon et le rectum. Selon notre interlocuteur, la consommation du tabac est à l'origine du cancer des poumons, alors que 5% seulement des cas sont d'ordre héréditaire. Pour le reste des tumeurs, elles sont dues généralement à la nutrition, à l'alimentation malsaine et excédentaire, à l'obésité et au stress, mais aussi à l'environnement direct quand il s'agit du cancer professionnel, notamment avec le contact direct de certains produits comme les pesticides. Malgré le fait que son service ne souffre d'aucune contrainte liée à la rupture de médicaments, le Dr Benkhalfoun n'a pas caché qu'il serait judicieux qu'il soit doté de son propre accélérateur qui sera utilisé lors des séances de radiothérapie destinées à ses malades. "Cela évitera aux malades de faire de longs déplacements parfois inutiles vers les centres des trois wilayas limitrophes de Tlemcen, de Sidi Bel-Abbès et d'Oran, alors qu'auparavant certains malades allaient jusqu'à l'étranger. Du moment que les cliniques privées peuvent se permettre d'acquérir un accélérateur, pourquoi ne pas songer à réaliser un petit centre de radiothérapie au niveau du service oncologie ?", dira-t-il. Le souhait du Dr Benkhalfoun ira même jusqu'à songer à être approvisionné d'une immunothérapie à partir de lymphocytes pour armer le système immunitaire du malade qui permettra d'éliminer efficacement les cellules cancéreuses. Cette nouvelle stratégie, qui a le vent en poupe sous d'autres cieux, permettrait de lutter contre la tumeur mais aussi de contrer une éventuelle rechute. Sauf que la réalité veut que les malades atteints de tout type de cancer demeurent toujours confrontés au sempiternel problème de l'indisponibilité des scanners, des analyses et bien d'autres examens au niveau de l'hôpital, obligés de casquer des sommes colossales pour les effectuer chez le privé et ce, non sans évoquer le parcours du combattant. "Chaque deux à trois mois on demande une IRM, un scanner ou une scintigraphie osseuse pour des traitements palliatifs que nos malades effectueront chez les privés à Oran", se désole le Dr Benkhalfoun. Pour ce dernier, le mouvement associatif, qui a un grand rôle à jouer dans l'accompagnement des malades nécessiteux, notamment sur le plan financier, doit être renforcé afin d'atténuer un tant soit peu la souffrance de leurs proches. Le service oncologie de l'EHS Dr-Benzerdjeb comprend une unité du jour et une unité destinée aux hospitalisations d'une capacité d'accueil de 12 lits et de fauteuils roulants doté d'un personnel médical composé de neuf oncologues, de deux médecins généralistes, d'un psychologue, d'une assistante sociale, en plus d'agents paramédicaux. Le service oncologie est doté d'une pharmacie centrale et d'une salle de préparation de la chimiothérapie où exercent deux préparateurs, équipées de deux isolateurs de protection de la préparation des produits chimiques, tout en assurant la stérilité du produit. Tout récemment, le Pr Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, a indiqué qu'il existe 49 services pour le traitement des cancers avec des médicaments et plus de 70 unités d'oncologie à travers le pays. Quant à la pharmacie centrale, elle est l'unique institution qui achète les médicaments et les distribue aux hôpitaux, dont 60% des dépenses de la pharmacie centrale des hôpitaux sont destinés aux produits pour le traitement des maladies cancéreuses.