Le Cnapeste a décidé de bloquer la délivrance des bulletins aux élèves. "Nous refusons de délivrer ces bulletins et nous continuerons à le faire tant que les raisons qui ont conduit à cette décision sont toujours là", justifie Messaoud Boudiba, porte-parole de ce syndicat. À quelques jours des compositions du deuxième trimestre, des milliers d'élèves ne connaissent toujours pas leurs moyennes du premier trimestre. Les enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste) refusent toujours de remettre les bulletins, seul moyen de pression utilisé contre la tutelle.Cela fait près de deux mois que les enfants scolarisés attendent leurs bulletins du premier trimestre. Beaucoup ne connaissent pas encore leurs moyennes des premières épreuves de l'année scolaire en cours. Parmi eux, certains ont exprimé leur désarroi de ne pas pouvoir se projeter en l'absence de bulletins. La raison est liée au fait que pour faire pression sur le ministère de l'Education nationale, le Cnapeste a décidé de bloquer la délivrance des bulletins aux élèves. "Nous refusons de délivrer ces bulletins et nous continuerons à le faire tant que les raisons qui ont conduit à cette décision sont toujours là", a indiqué Messaoud Boudiba, porte-parole de ce syndicat, contacté hier. Le syndicaliste fait référence aux revendications non satisfaites de son organisation. Il s'agit notamment de l'augmentation des salaires, de la révision des statuts particuliers et d'autres revendications pédagogiques dont des problèmes de promotions au sein du corps enseignant. D'autres revendications relatives, notamment aux retraites et à la gestion des œuvres sociales, ont été également soulevées. Pour le ministère de l'Education nationale, on préfère adopter la même ligne de conduite, à savoir tenter une approche basée sur le dialogue pour éviter d'envenimer la situation. Depuis plusieurs mois, le ministre, Abdelhakim Belabed, organise des rencontres avec les différents syndicats du secteur pour régler "tous les problèmes". Sauf que pour certaines revendications, le ministère de l'Education nationale a renvoyé les fonctionnaires vers le gouvernement, seul habilité à augmenter les salaires des fonctionnaires. Pour cela, les responsables ont brandi la promesse faite par le gouvernement de revoir le point indiciaire de la Fonction publique dès le mois d'avril prochain. Le montant total des augmentations est d'ailleurs inclus dans la loi de finances 2022. Mais le Cnapeste et d'autres organisations syndicales objectent et affirment que les autorités peuvent "augmenter les salaires en attendant la révision du point indiciaire". Cela passe par la révision de certaines primes et indemnités, par exemple. Avant cette décision, le Cnapeste avait organisé des grèves cycliques de deux jours. Mais il a dû renoncer depuis quelques semaines à cette action qui ne faisait pas consensus, particulièrement chez les parents d'élèves. Il préfère opter pour d'autres moyens de lutte. Pour cette année, il est le seul syndicat à recourir à des actions de protestation. Les autres organisations ayant préféré interpeller la tutelle avec laquelle elles gardent les passerelles du dialogue.