La réunion organisée hier entre les deux parties devrait permettre de désamorcer le mouvement cyclique de protestation enclenché par le Cnapeste depuis quelques semaines. Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, a reçu, hier, les membres du bureau national du Cnapeste. Cette rencontre, qui fait suite à celle du 24 octobre dernier, s'est poursuivie hier tard dans la soirée. Les résultats de ce conclave, qui s'inscrit dans le cadre d'un éventuel dénouement de la crise qui dure depuis cinq semaines, devraient être connus aujourd'hui. En effet, la grève nationale de deux jours par semaine décrétée par le Cnapeste, lors de son conseil national tenu à Boumerdès les 16 et 17 octobre, a entamé, hier, sa cinquième semaine. Les taux d'adhésion au mot d'ordre de grève sont depuis restés inchangés et ont varié de 65% à 90% pour le secondaire, de 55% à 78% pour le moyen et de 3% à 30% pour le primaire, selon les chiffres communiqués par le porte-parole de ce syndicat, Messaoud Boudiba. Le ministère de l'Education nationale a, quant à lui, annoncé que le taux national de suivi de la grève d'hier était de 1,4%. Ce chiffre comprend le secondaire avec un taux de suivi de 5,4%, le moyen avec un taux de suivi de 0,6% et enfin le primaire qui a enregistré un taux de suivi de 0,1%. Cette guerre des chiffres ne fait qu'envenimer la situation et ne sert les intérêts d'aucune partie, avait déclaré récemment à Liberté le porte-parole du Cnapeste, mais a eu l'effet inverse, avait-il affirmé. Pour preuve, la détermination de la corporation à maintenir le cap de la mobilisation jusqu'à la satisfaction pleine et entière de sa plateforme de revendications a toujours été intacte, avait-il ajouté. Confronté jusque-là au mutisme de la tutelle dont le "mépris" affiché a été dénoncé maintes fois par le même porte-parole de cette structure syndicale, en l'occurrence Messaoud Boudiba qui, à plusieurs reprises, a souligné que cette attitude n'a fait que renforcer la volonté de la base militante à poursuivre la contestation. Ce mouvement de protestation, qui a connu une escalade durant la quatrième semaine de grève par l'organisation de rassemblements massivement suivis au niveau des directions de l'éducation de 45 wilayas, risque de se radicaliser dans les jours à venir, à défaut d'engager un dialogue sérieux et responsable tel que revendiqué par le syndicat. En effet, ce syndicat prévoit, conformément aux résolutions du dernier conseil tenu à Blida début novembre, d'organiser des sit-in régionaux suivis, dans le cas où la tutelle resterait confinée dans son silence, d'un boycott et d'un report des notes trimestrielles sur les bulletins. Le conseil national, selon une déclaration récente de son porte-parole M. Boudiba, a même envisagé de se réunir à l'approche des vacances scolaires pour définir la stratégie à adopter lors du second trimestre, qui vise à mettre en branle d'autre actions qui pourraient aller jusqu'à une grève illimitée. Rappelons que les principales revendications de ce syndicat s'articulent autour de l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, l'augmentation des salaires face au pouvoir d'achat de l'enseignant qui se dégrade de jour en jour, les arriérés non honorés depuis 2018 concernant les promotions et les heures supplémentaires, les promotions gelées depuis trois ans, la revalorisation du point indiciaire, la prime de zone, l'accès au logement et à la médecine du travail. La révision du régime indemnitaire qui stagne depuis 2010, les primes de logement, de transport et de panier qui ne sont pas octroyées aux enseignants.