Durant son périple qui l'a mené dans six localités (Saharidj, Ivalvaren, Selloum, Takerboust, Raffour et Ath Mansour), Saïd Sadi a appelé la population à un vote massif pour barrer la route à la médiocrité et faire barrage à la fraude qui se prépare. Dans un langage franc et sans détour, le leader du RCD a fait un constat amer de la situation économique et politique de l'Algérie, en général, et de la Kabylie, en particulier. “Le pouvoir en place a mené une politique contre le développement de la région et d'exclusion sociale depuis 1962.” Parlant des enjeux ayant conduit le pouvoir à organiser les élections partielles en Kabylie, ce n'est pas le nombre de voix enregistrées lors des précédentes élections qui en est la cause, mais le mobile est plutôt d'accaparer la Kabylie pour préparer celles de 2007. Cette volonté affichée par le parti au pouvoir, qui ne veut pas lâcher prise depuis l'Indépendance, n'a pas pu se passer des anciens réflexes, à savoir l'utilisation des moyens gigantesques de l'état. Ces moyens ne sont utilisés que pour servir la fraude qui bat son plein en Kabylie. Le président du RCD cite au passage le cas de Ali Sediki, membre de la direction nationale du FLN, pris en charge depuis 6 mois par l'état et qui utilise ses moyens en distribuant de l'argent. L'administration, elle-même, s'est impliquée à plusieurs niveaux dans le choix des préposés aux bureaux de vote en passant par le fichier électoral et les intimidations. Un chef de daïra a demandé à un requis aux élections de participer à la fraude. Devant son refus, il lui laissa entendre que la liste des disparus pouvait s'allonger... Des sommes colossales sont allouées par l'état pour le maintien au pouvoir de leurs relais. Le docteur Sadi fustige le DRS qu'il accuse d'être derrière la campagne d'intoxication, de fraude et de division. À Béjaïa, le DRS a ordonné à certains militants d'applaudir les candidats imposés. Il est le vrai pouvoir en Algérie. Réagissant aux récentes attaques du FFS, Sadi s'est refusé de polémiquer sur ce sujet, mettant en cause “les serviteurs du DRS totalement soumis et qui obéissent au doigt et à l'œil”. Pour lui, les deux formations ont le même avenir et les mêmes problèmes et, partant, sont condamnées à s'unir. Cette unité doit se concrétiser le jour du vote par la surveillance des urnes et le vote massif afin de déjouer la fraude qui se prépare. A. DEBBACHE