Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné la récente escalade du conflit au Yémen". Cité dans un communiqué par son porte-parole, il a dénoncé tant les attaques aériennes menées, vendredi, par les Houthis que les frappes aériennes de la coalition qui ont suivi à Sanaa. La coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite au Yémen a bombardé des zones contrôlées par les rebelles houthis dans la nuit de samedi à dimanche, après que ces derniers ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours, a indiqué Riyadh. La guerre qui ravage le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, depuis plus de sept ans oppose les forces progouvernementales, appuyées par la coalition saoudienne aux Houthis, des rebelles soutenus par le grand rival de Riyadh, l'Iran. Samedi soir, vers minuit, la coalition a annoncé avoir "commencé à mener des frappes aériennes sur les camps (militaires) et zones stratégiques des rebelles houthis à Sanaa", la capitale aux mains des rebelles depuis 2014, a rapporté la chaîne de télévision d'Etat saoudienne Al-Ekhbariya. Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat sur des victimes potentielles dans ces raids. La coalition a renforcé les raids sur les zones contrôlées par les rebelles houthis, notamment Sanaa (Nord) et la région méridionale de Hodeida (Ouest), en réaction à une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie Saoudite, vendredi. L'une d'entre elles a provoqué - sans faire de victimes – un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (Ouest), proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie Saoudite. Mais le lendemain, les rebelles ont annoncé qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays ainsi qu'en Arabie Saoudite pendant "trois jours". Cette trêve pourrait devenir "permanente" si l'Arabie Saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, avait déclaré Mahdi al-Mashat, haut responsable des Houthis. Les Saoudiens n'ont pas réagi à cette annonce. Selon l'ONU, "ces raids auraient tué 8 civils, dont 5 enfants et 2 femmes". Face à cette nouvelle escalade, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné, samedi, les attaques des rebelles yéménites en Arabie Saoudite et les frappes menées par la coalition militaire internationale au Yémen, appelant toutes les parties au conflit à la "retenue". "Le secrétaire général condamne fermement la récente escalade dans le conflit au Yémen", a déclaré le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric dans un communiqué. "Alors que le conflit entre dans sa huitième année, le secrétaire général réitère ses appels à toutes les parties à exercer une retenue maximale et à parvenir d'urgence à un accord négocié pour en finir avec le conflit", a-t-il ajouté. Le conflit au Yémen oppose les forces progouvernementales, appuyées par une coalition internationale dirigée par Riyadh, et les rebelles houthis, soutenus par l'Iran. Avec près de 380 000 morts et des millions de déplacés selon les Nations unies, la guerre a provoqué au Yémen l'un des pires drames humanitaires au monde, une grande partie de la population étant confrontée à une faim aiguë, parfois proche de la famine.