L'organisation d'une conférence nationale de ses élus et d'une session ordinaire de son conseil national, durant le week-end dernier, au centre de vacances et de loisirs Anissa Tours de Souk El-Tenine (Béjaïa), a fini par faire éclater au grand jour la crise larvée qui couvait depuis plusieurs mois déjà au sein de la maison FFS. En effet, si la rencontre nationale des élus s'est déroulée dans un climat de sérénité, marqué par un débat politique autour de la gestion des collectivités locales et le rôle de l'élu local, les travaux de la session du conseil national ont, en revanche, ravivé certaines tensions internes au sein de la direction nationale, selon nos informations. L'absence d'un consensus sur la tenue de cette réunion ordinaire a fini par créer un précédent, marquant "une rupture de la collégialité" qui devrait caractériser le fonctionnement des instances du parti, et dont avait fait part, dans sa dernière déclaration, Jugurtha Aït Ahmed, fils du défunt leader du FFS, Hocine Aït Ahmed. Malgré le veto partiel opposé par deux membres de l'instance présidentielle (IP), Sofiane Chioukh et Mohamed Hadji en l'occurrence, les membres du conseil national présents au regroupement des élus, à Souk El-Tenine, ont tenu leur session ordinaire, faisant fi des objections de leurs camarades absents au rendez-vous. Alors coup de force politique ou improvisation organisationnelle ? Cette situation dissimule en tout cas difficilement les remous qui secouent le parti, particulièrement depuis sa participation aux sénatoriales. Signe du malaise : plus de 24 heures après la clôture des travaux de la session aucune déclaration ni résolution de cette réunion n'ont été rendues publiques. Selon nos sources, l'enjeu majeur de la "guéguerre" entre les membres de la direction nationale du parti demeure incontestablement le contrôle du prochain congrès national dont la tenue est prévue pour cette année. Autrement dit, il s'agit pour chacune des parties antagonistes de contrôler l'appareil du parti et de faire main basse sur le prochain congrès qui risque d'être houleux si la sagesse ne venait pas à l'emporter. D'ailleurs, Jugurtha Aït Ahmed avait dénoncé ce qu'il qualifie de "manigances" qui se trament, selon lui, en prévision des assises du FFS. "Pour couronner le tout, voilà que des manœuvres se mettent en place pour que certains puissent faire main basse bureaucratiquement sur le prochain congrès du FFS", a-t-il déploré.