Intervenant dans le débat, M. Issad Rebrab P-DG du groupe Cevital, a formulé des observations pertinentes sur l'investissement en Algérie. “Est-ce que les pouvoirs publics veulent avoir de grandes entreprises privées ? Et veut-on limiter le développement de l'entreprise privée ?” s'interrogea-t-il. Il a rappelé que “Cevital réalise une croissance de 55% par an et ses investissements sont couverts à 150% sur fonds propres”, en indiquant dans la foulée que “son groupe a 15 projets industriels dont 5 en cours de réalisation”. Le patron de cevital a déploré le blocage de 4 de ses projets industriels qui peuvent générer 750 millions de dollars de recettes à l'exportation annuellement à partir de 2007 soit l'équivalent de toutes les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie. Il s'agit, notamment, d'une raffinerie de sucre, d'une unité de trituration de graines oléagineuses, d'une usine d'aliments du bétail qui sont dans les caisses depuis plus d' un an ainsi que deux centrales électriques (dans la même situation). Pour M. Rebrab “les projets d'investissements de Cevital peuvent faire gagner au pays 5 milliards de dollars en 5 ans”. Pourquoi alors bloquer ces projets ? La société cevital a participé au budget de l'état à hauteur de 8 milliards de DA en 2004, soit l'équivalent de 120 millions de dollars, a-t-il soutenu. Le patron de cevital a soulevé le problème de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest qui serait confiée uniquement à des entreprises étrangères au lieu d'associer des consortiums d'entreprises nationales et étrangères. Il serait plus judicieux d'associer à ce projet des entreprises nationales. Ce qui permettra à l'achèvement de ce chantier l'émergence de grandes entreprises nationales, capables par la suite d'arracher des marchés à l'extérieur. M. Rebrab a averti que “si l'autoroute Est-Ouest n'est pas reliée aux principaux ports du pays, il y aura des problèmes de transport des marchandises”. L'industriel a observé, dans la foulée, que le secteur privé local était exclu de la réalisation d'infrastructures. Le ministre a répondu que les entreprises privées peuvent intervenir dans la réalisation par exemple de ports et d'aéroports sous la formule BOT (Build Operate and Transfer), en un mot, réaliser et exploiter l'infrastructure sous la formule concession. M. Temmar a acquiescé lorsque le patron de Cevital lui a demandé pourquoi le rachat de groupe dans le cadre des opérations de privatisation n'était pas autorisé. Il est plus intéressant, a-t-il ajouté, de reprendre tout le groupe au lieu d'unités saucissonnées. Le ministre n'exclut donc pas la reprise de groupes publics. Cevital prévoit d'investir, également, dans les secteurs de la pétrochimie et la sidérurgie, a ajouté M. Rebrab. Façon de signifier que le groupe compte continuer à croître rapidement et “coller” ainsi aux besoins du pays en termes de création de richesses et d'emplois, si son expansion n'était pas freinée par des entraves bureaucratiques. L'homme d'affaires, M. Djilali Mehri, a évoqué, lui, la difficulté d'accès au foncier en citant le projet de construction d'un hôtel de plus de 200 lits prévu à Alger avec le groupe international “Accor” qui est bloqué à cause du refus de la wilaya de délivrer le permis de construction. Quant à M. Tayeb Ezzeraïmi, P-DG du groupe SIM, il est revenu sur son expérience lors de la reprise des deux unités d'eau minérale Ben Haroun et Mouzaïa. Il relèvera que “l'une des difficultés majeures rencontrées par le groupe SIM est l'absence de documents probants concernant la situation des unités mises en vente rendant, de ce fait, toute évaluation contradictoire chiffrée impossible. Mais il y a eu des améliorations. Ces insuffisances ont été corrigées. Ce qui a permis à SIM d'acquérir ces deux unités”. “Aujourd'hui, nous avons rénové les installations et augmenté les résultats. Le personnel que nous avons maintenu n'était pas en situation de sureffectif. Mais insuffisamment rentabilisé”, a-t-il ajouté. Le patron de SIM a laissé entendre que la reprise des deux unités est jusqu'à présent un succès. F. M.