Les risques de propagation de l'épidémie du sida dans les milieux de la prostitution sont énormes. Selon une enquête, la première du genre en Algérie, menée par une équipe de la Forem constituée de 15 étudiants en médecine en fin de cursus, dans le milieu des travailleurs du sexe (749 personnes) dans 13 wilayas du pays (Alger, El-Oued, Oran, Sétif, Béjaïa, Annaba, Tizi Ouzou, ….) il ressort que “30% des personnes interrogées ne connaissent pas ce qu'est le sida ni a fortiori ses modes de transmission” et que 59% d'entre elles “ne se protègent pas contre le sida”. Ces chiffres effarants sont rendus publics par le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem, hier au forum d'El Moudjahid à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida. Chiffres sur lesquels il s'appuie pour balancer un autre chiffre : à savoir que le nombre de séropositifs en Algérie pourrait atteindre les 15 000 alors que les statistiques officielles parlent de 1 800 cas. Pour ce qui est des sidéens, leur nombre avoisine les 800 cas. À écouter le Pr Khiati, 90% de ces malades bénéficient d'une prise en charge médicale. Ce qui n'est pas le cas du reste de l'Afrique puisqu'à peine 2% de ces malades sont pris en charge. Aussi il n'a pas manqué de solliciter les pays du Nepad pour l'installation en Afrique d'une usine de fabrication du médicament de traitement. En outre, le Pr Khiati n'a pas manqué de relever “une progression inquiétante de l'infection” dans les pays arabes. Enfin, le Pr Khiati regrette que des organismes tels que ONU-sida et Unicef ne jouent pas leur rôle en Algérie comme dans d'autres pays. Pour revenir à l'enquête de la Forem, il ressort que 70% des personnes interrogées connaissent comment se contracte le sida. A. C.