Ils sont déterminés à reprendre leur entreprise et la remettre sur de bonnes bases. Les travailleurs du Centre des techniques de l'information et de la communication (Cetic) qui exercent dans les bureaux d'Alger et Boumerdès ont décidé de reprendre eux-mêmes leur entreprise.La décision a été prise récemment par les 100 employés de l'entreprise au cours d'une assemblée générale ayant réuni, à Boumerdès, l'ensemble du collectif, le président-directeur général, des hauts cadres de l'entreprise ainsi qu'un représentant local de l'Ugta. L'opération de consultation s'est déroulée devant un huissier de justice où des fiches de vœux ont été mises à la disposition des travailleurs pour exprimer leur adhésion à l'une des trois formules qui leur ont été proposées. Le résultat ne s'est pas fait attendre, plus de 99% de l'effectif se sont prononcés pour la reprise de leur outil de travail dans la cadre de la formule dite RES, telle que définie par le décret n°2001-353 du 10/11/2001 relatif aux modalités de reprise des salariés de leur entreprise. Ainsi, dirigeants et travailleurs ont exprimé leur ferme volonté d'être actionnaires et salariés au sein de cette entreprise qui, tout au long des 30 années de son existence, a capitalisé un grand savoir-faire dans les différents domaines de formation, fournitures et développement de logiciels, d'équipements informatiques et, surtout, du suivi et l'évaluation des entreprises. Elle s'est attelée ces derniers temps à assister de nombreuses grandes entreprises du pays pour l'expertise de leur santé économique, leur mise à niveau, leur filialisation ou la mise en œuvre de plans qualité ISO. Le Cetic est intervenu également, à la demande de nombreuses SGP, à accompagner d'autres entreprises dans leur processus de privatisation, l'ouverture de leur capital ou leur introduction dans la bourse et compte aussi parmi ses clients la grande majorité des administrations du pays. Ironie du sort, l'entreprise, qui a travaillé sur plusieurs dossiers de privatisation et qui est derrière la conception du site officiel de la centrale Ugta, est aujourd'hui elle-même rattrapée par cette opération de privatisation. Mais les cadres et les travailleurs n'affichent aucune crainte et sont déterminés à développer et promouvoir davantage les différentes activités et missions dévolues à leur entreprise. “Nous disposons d'une bonne santé financière et d'une équipe de professionnels, sans parler du fichier de consultants riche, dont une trentaine travaillent avec nous et qui sont intéressés à participer au capital de l'entreprise”, affirme les représentants des travailleurs. M. T.