RESUME : Rabiha ne tolère pas que sa fille discute son choix. Elle la gifle en pleine rue. Elle ne lui laisse pas le choix, prétextant vouloir ce qu'il y a de meilleur pour elle. Mayssa en est malade. Elle ne sort pas durant trois jours. Quand elle se décide, enfin, à reprendre ses cours, elle n'est pas surprise de voir Hamid l'attendre… — Qu'est-ce que tu avais ? lui demande Hamid. Tes camarades m'ont dit que tu étais souffrante, c'est vrai ? — Quelle sollicitude, rétorque-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là ? — Je voulais te voir. Tu vas mieux ? — Oui, mais je dois m'éloigner de toi si je ne veux pas retomber malade, répond Mayssa. Je ne te supporte pas. En tant que camarade c'est bon, mais en tant que petit-ami, jamais ! Hamid semble surpris. Il ne comprend pas. Elle devine qu'il a dû croire qu'elle était intéressée et qu'elle s'était servie de sa mère pour qu'il le sache. — Ah bon ? Mais si tu ne ressens rien pour moi, pourquoi ta mère m'a-t-elle invité ? — Elle devait s'imaginer des choses, répond la jeune fille. Autant que tu le saches maintenant. Ne t'attends à rien de sérieux. — L'invitation ne tient plus ? l'interroge Hamid. — Si. J'espère seulement que ma mère comprendra qu'on n'est pas faits pour être ensemble. J'espère que tu feras un effort. — Pour qu'elle comprenne ? demande-t-il. Mais elle sera déçue. Elle va nous en vouloir. — Elle doit être au courant, insiste Mayssa. Je ne vais pas la laisser rêver. — Pas de problème. Préviens-moi quand elle voudra m'avoir pour le dîner ou le déjeuner. Je ne t'en veux pas. Ça me fait plaisir qu'elle n'ait vu que des qualités en moi, même si cela ne peut pas marcher entre nous. Elle le remercie d'être compréhensif. Elle va dans la salle des cours et, débarrassée de ses soucis, elle parvient à se concentrer et même à rattraper son retard. Le lendemain, elle appelle sa mère et demande de ses nouvelles. Comme elle s'y attend, elle demande après Hamid et quand elle compte l'amener à la maison. — La semaine prochaine et ce sera pour un déjeuner, précise Mayssa. — Bien, j'ai hâte de vous revoir. Après avoir raccroché, Mayssa s'en va mettre Hamid au courant. Il est d'accord pour venir un vendredi matin. Mayssa partira la veille, ne voulant pas être vue en sa compagnie dans son quartier. Elle ne voulait pas être le sujet favori des commères. Elle n'est pas surprise en découvrant que sa mère lui avait acheté une jolie robe. Elle a préparé des gâteaux. Elle a prévu un poulet rôti pour le déjeuner. Depuis son retour, sa mère n'a pas cessé de vanter ses qualités, comme si elle le connaissait depuis toujours. Le lendemain quand il arrive, elle l'accueille chaleureusement. Elle le met à l'aise en le laissant en compagnie de Mayssa. Cette dernière le sert et se montre agréable, sachant que c'est sa première et dernière visite. Rabiha est heureuse de les voir si proches l'un de l'autre. Le temps de préparer le déjeuner et la table de la salle à manger, elle les invite à passer à table. Au bout de quelques minutes, elle se rend compte que son impression est fausse. Il n'y a aucune complicité entre sa fille et Hamid. Elle le sent gêné. À peine qu'ils ont fini de déjeuner qu'il pense à partir. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle le retient et lui demande : — Mon garçon, y a-t-il quelque chose que tu voudrais me dire ? — Oui. Voilà… moi et votre fille ne sommes pas faits pour être ensemble, dit-il en gardant les yeux baissés. Il fallait que vous le sachiez. — Ah. Ce n'est que ça. Tu es quelqu'un de bien, murmure-t-elle avec regret. Fais-moi plaisir. Je prépare du thé et je tiens à ce que tu y gouttes avant de partir. Hamid ne peut pas refuser. Rabiha s'en va le préparer, en prenant le soin d'ajouter une pincée d'une potion que lui a préparée Djohar… (À suivre) A. K.