Liberté : Donnez-nous vos impressions sur le public de ce soir… Nouri Koufi : Un public fabuleux à vrai dire ; connaisseur et mélomane en symbiose avec le chanteur. Le public connaît les chansons par cœur et accompagne tous les airs. C'est une grande satisfaction. Des projets en vue ? Comment voulez-vous avoir des projets lorsque l'on exerce son art si la radio le demande et si la TV le demande. Il n'y a pas de stratégie culturelle ni de programmation à long terme. De ce fait, on travaille “au pif”, au jour le jour. Devant l'absence d'organisation, on réagit en chantant d'abord par plaisir, ensuite par devoir. Ce qui nous permet de rester debout. Les projets sont aussi découragés par les problèmes actuels de piratage. Passer trois mois dans un studio pour sortir un CD qui sera ensuite piraté… pourquoi le faire ? Pensez-vous enregistrer des noubas complètes comme l'ont fait certains chanteurs andalous ? Ecoutez, dans ce domaine, chacun élabore ce qu'il sait, et ce qu'il pense être la véritable nouba. Et chacun interprète ce qu'il pense être la réelle et juste interprétation. Je lance un appel à tous les musiciens, chercheurs, musicologues pour tenir enfin un colloque sur l'héritage ancestral de l'andalou, afin de répertorier scientifiquement tout ce patrimoine et le transcrire pour le léguer aux nouvelles générations. N. S.