Le Parlement arabe voit le jour aujourd'hui au Caire. C'est une instance qui se veut nouvelle, différente de l'Union parlementaire, qui l'avait précédé et dont la création a été décidée à Alger, en mars 2005, lors du dernier sommet arabe. En réalité, ce nouveau Parlement ressemble en tous points de vue à son prédécesseur. Ses membres ne sont pas élus. Ils sont désignés par les chambres parlementaires arabes ! L'Assemblée, qui n'a pas de pouvoirs législatifs, compte quatre députés nationaux pour chacun des 22 membres de la Ligue arabe et siégera pour cinq ans. La Ligue arabe a promis qu'après son premier mandat le Parlement arabe serait élu selon le modèle du Parlement européen. Son siège sera établi en Syrie, à Damas. La Ligue arabe jure que cette institution s'inscrit dans le cadre de la modernisation de ses structures, décidée à Alger après de nombreuses péripéties dues aux manœuvres de l'Egypte, qui veut garder la main sur la Ligue. Le sommet d'Alger, qui avait promis de dépoussiérer l'organisation panarabe, s'est contenté de déclarations de bonnes intentions. Il n'a pas été possible, par exemple, de dégommer l'éternel secrétaire général de Ligue, l'Egyptien Amr Moussa, lequel, en contrepartie, a promis d'améliorer l'image de l'organisation inefficace. Le Parlement arabe aura, tout de même, quelques prérogatives limitées. Selon son statut, les parlementaires arabes pourront ainsi discuter des sujets relatifs au “renforcement de l'action arabe commune” et même “émettre” des recommandations à cet effet. Il pourra débattre aussi des dossiers ayant trait aux dangers menaçant la sécurité arabe. Le Parlement reste ainsi un appendice des chefs d'Etat. Pouvait-il en être autrement dès lors que les parlements arabes nationaux n'ont pas d'autres prérogatives que de complaire à leur pouvoir respectif. D. Bouatta