Les propriétaires des huileries restent sceptiques et prévoient une augmentation sensible du prix de l'huile d'olive. La cueillette des olives bat son plein en Kabylie. Depuis le mois d'octobre, les habitants de Kabylie n'ont d'yeux que pour leurs oliviers avec l'espoir de voir une récolte conséquente. Contrairement à l'année passée marquée par une faible campagne avec au bout, un manque flagrant en matière de production oléicole, la saison actuelle semble promettre beaucoup pour les paysans et autres oléiculteurs. Ainsi, en ce début du mois de décembre, l'heure est à l'optimisme même si les premières récoltes font preuve d'un rendement assez faible. 16 à 18 litres par quintal. Mais l'abondance de l'olive semble remédier quelque peu au manque à gagner. Depuis octobre, les champs ont ainsi repris leur ambiance saisonnière d'antan. Un peu partout, en Basse Kabylie et plus particulièrement dans les régions connues pour leurs oliveraies, les familles ont déjà entamé la parade. L'attente d'une récolte satisfaisante se distingue des propos des fellahs et autres paysans. Entre ceux qui parlent d'abondance d'olives due initialement à la clémence climatique ayant caractérisé le printemps dernier et ceux qui soulignent la faiblesse du rendement, le doute persiste quant à la baisse éventuelle du prix du litre d'huile d'olive sur le marché. Cependant, le prix de l'huile semble en perpétuelle augmentation. Alors que l'année dernière il était cédé entre 250 et 300DA le litre, cette année le minimum se situe en 300 et 350DA. Les propriétaires des huileries restent sceptiques et prévoient une augmentation sensible du prix de l'huile d'olive. Il va de soi, explique-t-on, cette saison se présente comme celle qui compensera les pertes des années précédentes. Entre la nette régression de la production oléicole de l'an passé et le faible rendement de la présente saison, le calcul est facile à faire pour fixer le prix du litre d'huile. La production de montagne et celle de la vallée, se distinguent par la qualité de l'huile au niveau de cette région. C'est pourquoi la variation du prix. Cette augmentation n'est pas due seulement à la sécheresse, mais aussi aux pertes enregistrées durant l'été, une saison qui s'est singularisée par la destruction de plusieurs milliers d'oliviers. Les incendies ravageurs y sont pour beaucoup dans cette évolution inquiétante du prix de l'huile sur le marché. Le secteur de l'agriculture qui fait la réputation de la région de Basse Kabylie devrait, en conséquence, bénéficier du soutien technique et financier de l'Etat. Les oléiculteurs et les propriétaires sont en attente d'une aide pour reconstituer leurs oliveraies. Cela va sans dire que des campagnes de plantation de ces arbres sont vivement recommandées pour redorer le blason de l'oléiculture au niveau de cette région. Même si une abondance a été constatée cette année, cela ne doit pas laisser les pouvoirs publics dans l'expectative. Les mesures nécessaires pour renforcer cette culture ancestrale au niveau de cette région du pays sont plus qu'urgentes. C'est là aussi une autre façon de maintenir les gens sur place et réduire ainsi l'exode rural. L'oléiculture est une chance pour les régions montagneuses de par ses capacités de création de richesses mais aussi d'emplois. Pour sédentariser les habitants, il faut un minimum de moyens. Si l'Etat a consenti d'énormes efforts pour l'habitat rural, il reste que si, toutes ces aides ne sont pas complétées par d'autres à même de permettre aux habitants de travailler sur place, elles ne serviront pas à grand-chose.