Les Américains ont engagé un dialogue beaucoup plus soutenu avec les chefs des rebelles irakiens, tentant d'exploiter une fracture grandissante entre ces derniers et des groupes comme Al Qaïda, écrit samedi le New York Times. Des discussions ont déjà eu lieu par le passé, mais elles se sont intensifiées depuis l'automne pour essayer d'intégrer les chefs des rebelles irakiens au processus politique, dit le journal citant un diplomate occidental favorable à ces échanges, un dirigeant politique irakien et un des meneurs de l'insurrection. Selon le diplomate, les Américains discutent d'homme à homme avec les insurgés et par le biais d'intermédiaires avec leurs principaux chefs. Ce dialogue s'appuie sur le constat que les affrontements entre l'insurrection irakienne et Al Qaïda semblent plus nombreux depuis quelques mois dans le triangle sunnite au nord de Bagdad, dit le journal. La fracture partage les groupes locaux, dont l'objectif principal est de faire partir l'occupant américain, et d'autres plus extrémistes comme Al Qaïda, dont l'intention est de rétablir le califat, mais dont de nombreux chefs sont étrangers et qui se sont aliéné maints Irakiens en tuant des milliers de civils. Les discussions, qui ont lieu en Irak et à l'extérieur, veulent aussi mettre à profit une volonté plus grande de la part des sunnites de prendre part au processus politique, selon le diplomate. “Si nous pouvions parvenir à un accord avec ce qu'ils appellent la résistance, ils s'occuperont, en retour, du Jordanien Abou Moussab al Zarqaoui (chef d'Al Qaïda en Irak) et des terroristes”, dit le diplomate. Il a cependant reconnu ne pas nourrir d'illusion sur une reddition immédiate des insurgés, ni même sur la proclamation d'un cessez-le-feu. Tarik al Hashimi, le chef du Parti islamique irakien, qui a déclaré être périodiquement en contact avec les chefs rebelles, a cependant dit ne pas croire que les discussions aient beaucoup progressé. L'un des principaux points de discorde réside dans l'exigence d'un retrait des troupes américaines, dit-il selon le New York Times. L'otage français, Bernard Planche, libéré L'otage français Bernard Planche, 52 ans, a été relâché, après plus d'un mois de captivité en Irak, par ses ravisseurs, qui avaient menacé de le tuer si la France ne mettait pas fin à sa “présence illégitime en Irak”. “Les ravisseurs de l'ingénieur français l'ont relâché au bord de la route, à proximité d'un poste de contrôle tenu par des soldats américains et irakiens, à l'ouest de Bagdad, samedi vers 14h”, a indiqué, hier matin, une source de sécurité irakienne. “Les ravisseurs étaient en voiture avec l'otage, ils ont pris la fuite à la vue des soldats, alors qu'ils tentaient apparemment de le transférer hors de la région d'Abou Ghraieb”, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, un hélicoptère militaire américain s'est écrasé samedi soir en Irak et ses douze occupants ont péri, a indiqué hier un porte-parole militaire américain. Le crash s'est produit juste avant minuit (21h00 GMT), à environ 12 km à l'est de Tal Afar dans l'ouest de l'Irak, a déclaré le porte-parole, sans être en mesure d'en préciser les causes. Une enquête a été ouverte, a-t-il dit, en signalant le mauvais temps en Irak. Le porte-parole a ajouté ne pouvoir donner de précisions sur l'identité des victimes. R. I./Agences