Le dirigeant palestinien Yasser Arafat, déclaré hors jeu par Israël, a tenté en vain de nouer le dialogue avec le Premier ministre de droite Ariel Sharon après la victoire écrasante de son parti aux législatives. Au lendemain de l'annonce de la victoire du Likoud, M. Arafat s'est dit prêt mercredi à rencontrer M. Sharon, qui a rejeté cette invitation. Il est revenu à la charge jeudi sans susciter de réaction. Pour différents analystes israéliens ou palestiniens, ces appels au dialogue de M. Arafat, bloqué depuis plus de deux ans dans son quartier général de Ramallah, en Cisjordanie, n'ont aucune chance d'aboutir. Ils marquent, selon eux, une volonté du vieux dirigeant palestinien de revenir dans le jeu politique. MM. Sharon et Moubarak ont évoqué mercredi lors de cet entretien “la nécessité de poursuivre les contacts (...) et de relancer le processus de paix”, selon l'agence officielle égyptienne Mena. Ils ont même convenu de se rencontrer après la formation du nouveau gouvernement Sharon, selon la présidence du Conseil israélien. Selon Mustapha Berghouti : “Arafat a voulu embarrasser Sharon et montrer au monde qu'il est prêt à négocier même avec un gouvernement d'extrême droite”, M. Sharon est parvenu à “identifier la cause palestinienne avec Arafat puis à déshumaniser Arafat et en conséquence à diaboliser les Palestiniens”. Il affirme que Sharon “fait semblant de vouloir une démocratisation” de la société palestinienne alors qu'il “n'a aucune intention de négocier avec un leader palestinien quelconque qui serait un représentant authentique de la population”. “Il sait en effet qu'un dirigeant démocratiquement élu n'acceptera pas moins que la création d'un Etat viable et souverain sur les territoires occupés par Israël en 1967”, affirme M. Barghouti. M. Sharon envisage lui un Etat palestinien sur moins de 50% de la Cisjordanie, dont les pouvoirs souverains seraient limités de façon draconienne.