Quand le bâtiment va tout va, dit la maxime empruntée au droit coutumier. A contrario, quand le football d'un pays va mal, tout va mal. Alors, les politiques, les décideurs, les organes de tutelle s'affairent à trouver des solutions afin d'améliorer la situation. On change les hommes, on modifie les structures et les lois. En vain ! Toujours en vain ! Parce que l'opération se répète périodiquement tous les quatre ans au niveau de l'assemblée générale élective de la maison “fafienne”, sans que la situation de notre football ne se soit améliorée pour autant. Pourquoi ? Parce qu'on ne s'attaque pas aux causes profondes du mal, lesquelles procèdent essentiellement du domaine technique. La situation de stagnation, voire de désagrégation de notre football existe bel et bien. Tout le monde le reconnaît unanimement. Et c'est là le seul consensus de l'ensemble de la famille footballistique et de l'opinion publique. L'amélioration quantitative et qualitative devrait constituer l'objectif permanent et la raison d'être d'une fédération. Pour cela, il faut concevoir une action technique de grande ampleur et de langue durée. Le football se joue sur le terrain ; il faut l'organiser par les hommes de terrain, c'est-à-dire les entraîneurs toutes générations et toutes formations confondues, qu'il faut rassembler et impliquer de la base au sommet en permanence. C'est le rôle d'une Direction technique nationale (DTN) élargie, forte et consciente de l'importance de la mission. La situation de notre football exige la constitution de cellules de réflexion de conception et d'animation au niveau de tous les échelons de la hiérarchie du football. Ces cellules apporteront leur contribution sur le terrain aux équipes de club et aux entraîneurs affectés en les faisant participer à la formation des élites de wilaya, de région et nationales. Des équipes élitistes ainsi constituées doivent être regroupées en permanence. Aujourd'hui, jouer au football est un métier qui exige un apprentissage et une formation continus. Alors que nous accusons déjà un énorme retard, le progrès technique, lui, ne fait jamais relâche. Les pratiquants apprendront à vivre ensemble, à travailler quotidiennement, à changer la situation, voire la mentalité de notre football. L'expansion du football ne se fait pas avec des mesures administratives qui ne sont pas exécutées sur le terrain. La dynamisation de la formation des entraîneurs, l'expansion de la pratique des joueurs sont les seuls garants de développement du football. Bien sûr que la logistique doit suivre ce mouvement, mais c'est justement ce mouvement et ses exigence qui justifient l'administration et l'oblige à s'adapter et ne pas attendre, d'abord, la création des centres de formation, même si l'ordre chronologique est inversé. Il y a urgence à se mettre au travail. M. H.