Les Etats-Unis et l'Union européenne n'arrivent pas à unifier leurs positions face au régime iranien, qui ne cesse de les provoquer en refusant de céder sur son dossier nucléaire. Alors que Washington n'exclut aucune option dans la gestion de cette question, Bruxelles ne veut pas entendre parler d'une action militaire. Si George Bush affiche clairement sa volonté de mettre fin aux négociations en transférant le dossier au Conseil de sécurité de l'ONU, le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana, estime que les contacts avec Téhéran ne doivent pas être rompus. Selon lui, la décision des Européens d'en appeler au Conseil de sécurité de l'Onu ne signifie “nullement une fin des négociations avec l'Iran”. “Pour l'heure, nous nous efforçons de parvenir à une solution diplomatique”, a précisé le patron de la diplomatie européenne, tout en insistant sur le fait que “nous ne devrions pas nous adonner à des spéculations sur de possibles sanctions qui ne font actuellement pas partie du débat”. Ceci étant, la troïka européenne doit se concerter demain à Londres avec les Américains, les Russes et les Chinois sur la convocation d'urgence du conseil exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) et les conditions d'une saisine éventuelle du Conseil de sécurité des Nations unies. Pendant ce temps, l'Iran persiste et signe et n'envisage aucune reprise de discussions avec les Européens sur une suspension de ses activités de recherche nucléaire. “Le sujet des négociations avec les Européens porte uniquement sur l'enrichissement d'uranium et la question des recherches nucléaires n'en fait pas partie”, a déclaré le porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale, en charge du dossier nucléaire, Hossein Entezami. Mieux, les dirigeants iraniens menacent carrément de rompre toutes négociations, si jamais le dossier est transféré au Conseil de sécurité des Nations unies. Développements à suivre ! K. ABDELKAMEL