L'ire de Louisa Hanoune était incontenable, hier, lors de la conférence de presse qu'elle a animée au siège de son parti à El-Harrach (Alger). “Je mets en garde le maire de Djebahia, dans la wilaya de Bouira. Depuis 1999, il persécute nos militants dont un député”, s'insurge la présidente du Parti des travailleurs qui ne décolère pas aussi lorsqu'elle dénonce, également, “les dépassements du secrétaire général par intérim de la commune de Sédrata”. Ce sont des pratiques “d'une extrême gravité”, dira-t-elle avant d'interpeller le ministère de l'Intérieur pour les faire cesser. Sinon ? Louisa Hanoune ne compte pas rester les bras croisés. “S'ils veulent une campagne nationale et internationale et bien ils l'auront !” lancera la responsable du PT qui annoncera, à l'occasion, son soutien et celui des militants de sa formation politique à la grève des enseignants. “Qu'ils arrêtent de leur mentir en leur disant que vos revendications seront prises en charge avec l'adoption du projet de statut général de la fonction publique”, dira la conférencière. Selon elle, le texte en question, dont elle dénonce au passage la teneur, n'est même pas programmé au menu de l'Assemblée populaire nationale. Louisa Hanoune ne ménagera pas, en effet, le ministre de la Justice en lui conseillant d'aller plutôt enquêter sur ce qui se passe à Djebahia au lieu d'interdire les grèves, une pratique, soulignera-t-elle, qui devait être une exception, mais qui est malheureusement devenue monnaie courante. “La grève est un droit constitutionnel”, martèlera la présidente du Parti des travailleurs en affirmant que celle déclenchée par les enseignants est bien suivie, contrairement à ce qui a été annoncé officiellement. “Pourquoi on n'augmente pas les salaires des travailleurs ?” s'interroge, par ailleurs, la responsable du PT qui accuse le gouvernement d'obéir, à la lettre, aux directives du FMI même si l'accord qui lie notre pays à cette institution a expiré en 1998. Que sont venus faire, chez nous, le directeur du Fonds monétaire international et les ONG internationales auxquels 13 ministres du gouvernement ont ouvert les dossiers de leurs départements ? “Ils ne sont pas venus pour nous aider, s'insurgera Louisa Hanoune, mais pour s'ingérer dans notre pays. J'appelle la classe politique à faire un rempart contre la mise sous tutelle totale de l'Algérie”, déclarera, en effet, la présidente du Parti des travailleurs qui affirmera qu'“une bonne partie de nos ministres n'ont que faire avec la souveraineté nationale”. La conférencière ne comprend pas toutefois le fait que le gouvernement ait sollicité les services de 32 coopérants de Suez, dont le salaire de chacun est d'un milliard de centimes. “Pourquoi on n'augmente pas dans ce cas-là les salaires des travailleurs algériens ?” s'interroge-t-elle, par ailleurs, avant de dénoncer encore une fois la volonté de concéder les terres agricoles aux étrangers et la dissolution programmée de dizaines d'entreprises publiques. Karim Daoudi