La compétition promet d'être relevée en dépit de l'absence de certaines stars continentales comme Essien, Nonda, Attouba. Emmitouflé dans son burnous traditionnel, Ali, chauffeur de taxi, a du mal à supporter le froid glacial qui sévit dans la capitale égyptienne, Le Caire. Les nerfs à fleur de peau, il a surtout maille à partir avec le brouhaha d'une ville cosmopolite et quasi impénétrable les heures de pointe, et ce, en dépit de ses 20 ans de métier. Ali n'a accepté de s'engouffrer avec nous dans ce véritable labyrinthe cairote que lorsqu'il prit connaissance de la raison de notre présence au Caire, autrement dit, la couverture de la Coupe d'Afrique des nations dont le coup d'envoi est prévu pour ce vendredi. “Vous savez, le foot est une passion pour moi, et nous les Egyptiens attendons cette CAN avec impatience ; ça va être une belle fête à l'issue de laquelle nous espérons bien sûr triompher”, nous dira, le sourire en coin, notre guide d'un jour. Puis, comme rattrapé par une sorte de remords, Ali lâche objectivement : “Mais à vrai dire, l'Egypte aura du pain sur la planche. Même chez elle, elle n'est pas du tout assurée de la timbale, loin s'en faut ; l'adversité est rude, très rude.” Il est vrai que le rendez-vous du gotha africain offre un menu alléchant et explosif où il est difficile de se frayer le chemin d'un favori. La compétition sera certainement d'un niveau très relevé malgré l'absence de quelques stars continentales à l'image de Essien, Nonda et autres Attouba. Rien que pour le match d'ouverture devant opposer l'Egypte au frère ennemi libyen, les organisateurs s'attendent à une affluence record au Cairo Stadium. Des milliers de Libyens s'apprêtent justement à passer la frontière pour porter aux nues les leurs. “Rabi yastar”, confiera notre ami Ali qui rappellera les péripéties d'un certain Algérie-Maroc à… Sfax. Un autre raz-de-marée quoi sur… Le Caire ! Pour être à la hauteur des attentes du continent, les Egyptiens s'activent et s'affairent à n'oublier aucun détail, à commencer par la rénovation des stades réservés à ces joutes de footeux. Selon M. Hany Abou Rida, président du comité d'organisation de la CAN 2006, “l'Egypte a consenti un effort financier considérable pour offrir de belles pelouses aux joueurs africains, mais aussi les meilleures commodités aux nombreux supporters et visiteurs attendus pour le plus important événement footballistique”. Implantés dans les quatre villes — Le Caire, Alexandrie, Port-Saïd et Ismaïlia —, les quartiers généraux des 16 nations qualifiées pour cette Coupe d'Afrique sont fin prêts pour le grand show des footeux. Les journalistes ne restent pas en rade, de l'avis de notre interlocuteur, puisque des centres de presse hautement équipés sont mis à leur disposition en ville et à l'intérieur des enceintes sportives. À noter enfin que le congrès de la CAF débutera cet après-midi. Un congrès tout à fait ordinaire puisque le règne de Hayatou est parti depuis longtemps pour durer. S. B.