Haniyeh, qui pourrait se voir confier la direction du gouvernement Hamas, est présenté comme un homme politique radical, “qui ne voit pas de contradiction entre diriger une milice et siéger au Parlement”. C'est lui qui a proclamé la victoire de son mouvement aux élections législatives, annonçant Hamas prêt à travailler avec le chef de l'Autorité palestiniennes, Mahmoud Abbas, un dirigeant de son rival malheureux le Fatah. Haniyeh est aussi celui qui a demandé aux Etats-Unis de respecter le résultat du scrutin, indiquant qu'il consulterait tous les groupes armés, y compris son principal rival de la mouvance islamique, le Jihad islamique, pour de futurs partenariats politiques. Apparatchik, traqué par Israël, il vit dans un camp de réfugiés à Gaza. Il symbolise ce que des analystes appellent une option réaliste au sein du mouvement islamiste. À 43 ans, barbe grisonnante et bien taillée, vêtu le plus souvent d'une chemise et d'un blazer, l'homme incarne la lutte interne au sein du Hamas entre résistance armée et combat politique conventionnel. C'est un pragmatique, ouvert d'esprit. Il a joué un rôle-clé dans l'acceptation par les factions palestiniennes et Hamas d'une trêve de facto des attaques anti-israéliennes en 2005, qu'il a négociée avec Mahmoud Abbas et les chefs des autres groupes armés. Aux yeux des militants et sympathisants de Hamas, il est auréolé du prestige d'avoir été l'ancien chef de bureau de cheikh Ahmed Yacine, le fondateur et leader spirituel du mouvement islamiste, tétraplégique, assassiné par Israël en mars 2004 dans un raid d'hélicoptère. D. B.