L'ultime espoir d'un règlement du conflit qui oppose les deux parties s'est volatilisé avec la réponse du wali délégué de Dar El Beida qui se serait rétracté pour enfin prendre la même position que la municipalité. Les plaignants rejettent la proposition d'aller sur un terrain objet d'un litige, situé à 200 mètres environ de l'actuel marché. Se sentant lésés et désabusés, ils expliquent, dans un communiqué destiné à la presse, les raisons de leur colère. Pour eux il n'est pas question de libérer les locaux actuels attribués par délibération n°15 du 17/09/90 approuvée par la wilaya d'Alger en date du 13/11/90 sous le n°636 que les commerçants ont financés leur réalisation par une entreprise installée à Boumerdès. Ils précisent par ailleurs que le terrain où se trouvent les locaux est une propriété de l'Eplf comme le confirme un acte publié le 23/07/95. “La décision de nous délocaliser est arbitraire sinon comment expliquer que le projet de construction d'un lycée derrière ce marché n'a été porté à notre connaissance que récemment. Pour notre part nous n'avons jamais manifesté une quelconque inquiétude au sujet de ce projet eu égard à la distance importante qui nous sépare (60 mètres). Ce n'est qu'en juillet dernier que l'APC nous a informés de ses intentions de démolir nos locaux en nous faisant la promesse de nous indemniser par des locaux plus modernes. Aussitôt pris connaissance de cette décision, nous nous sommes adressés aux autorités locales qui ont fermé les portes devant nous. Aucun responsable n'a daigné nous recevoir, ce qui nous a contraint à recourir à la presse et à organiser une journée de protestation devant le siège de l'APC. La justice saisie de cette affaire a ordonné par jugement la suspension de la décision de démolition et le transfert de l'affaire devant la juridiction compétente”, font-ils remarquer. Les plaignants contestent même le terrain sur lequel sont prévus les 40 locaux pour la raison qu'il appartient à l'Eplf qui, à son tour, a actionné une affaire en justice contre l'APC. Selon eux, il y a eu un non-respect flagrant dans la superficie des locaux puisque pour la même surface il est prévu la construction de 160 locaux en préfabriqué au lieu de 40 en dur. Autrement dit, le local ne dépasserait pas 9 m2. Les commerçants ne comprennent pas le changement d'attitude du wali délégué à l'égard de leur doléance expliquant que suite aux différentes rencontres et réunions, ce dernier s'est déplacé sur les lieux et convenir que les locaux ne sont pas adéquats d'où la nécessité de trouver un autre terrain pour la réalisation de 40 locaux. Ce qui fut accordé. Des plans ont été de ce fait remis aux concernés. Deux jours plus tard grande fut la surprise des commerçants en apprenant que ce responsable a changé d'avis. “Nous ne sommes pas contre la construction d'un lycée. Bien au contraire, nous avons été parmi les premiers à réclamer sa réalisation dans ce grand quartier. De là à nous léser, c'est de l'injustice alors que des solutions existent pour éviter le conflit. Qu'on nous donne nos droits. Intervenez monsieur le wali avant qu'il ne soit trop tard. Une commission d'enquête est nécessaire pour mettre fin aux pratiques mafieuses à Bab Ezzouar”, disent-ils. De son côté l'Association pour la protection de l'activité commerciale déplore la situation dans laquelle vit le marché Sorécal et notamment les 40 commerçants dont les locaux sont menacés de démolition. “Comment accepter qu'un marché destiné à l'emploi de jeunes puisse se transformer en marché à but lucratif dont le loyer passe de 6 000 à 10 000 DA alors que l'activité est au plus bas à cause de la prolifération des vendeurs illicites qui entourent le marché. Nous demandons de ce fait l'intervention du ministre de l'Intérieur, du wali d'Alger et de la DGSN”, annonce le communiqué. A.F.