Poids L?entreprise accuse un endettement structurel estimé par son P-DG à 6 milliards de dinars. La Cotonnière industrielle et textile (Cotitex) de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou) connaît une situation difficile pour diverses raisons, selon son président-directeur général. Six milliards de dinars de dettes, perte de marchés, 50 millions de dinars de dégâts dus au séisme, des créances impayées, onze mois de chômage technique, obsolescence des machines, traduisent l'empêtrement inextricable de «fils» dans lequel est prise l'entreprise, «suite à une filialisation incongrue», selon un diagnostic de M. Ahmed Achiche. La Cotitex est une filiale, propriété du groupe TEX-Maco, spécialisée dans la fabrication de tissus légers d'habillement, de fils à tisser et de bandes de pansement de gaze. Elle est issue de la filialisation, en juillet 2001, de l'entreprise-mère, l'ex-Cotitex, ayant donné également naissance à la Cotonnière de Tizi Ouzou (CTO). Bien qu'appartenant au même actionnaire et se situant sur le même site, où elles partagent les mêmes utilités, ces deux entreprises jumelles ont été placées, de fait, dans une situation de concurrence les ayant amenées à tourner le dos à tout esprit de complémentarité, en se disputant les mêmes marchés et les mêmes activités. Pour se dépêtrer de cette situation qui donne du «fil à retordre» aux tisserands de ces deux entreprises, confrontées toutes deux à un marché inondé de produits d'importation, celles-ci n'ont d'autre alternative que de «se ressouder», estime M. Achiche. La Cotitex accuse un endettement structurel estimé par son P-DG à 6 milliards de dinars, dont 400 millions de dûs au titre du volet social et un milliard de dinars de découvert bancaire ayant généré des agios équivalant à deux fois et demie le chiffre d'affaires de l'entreprise. Au chapitre des contraintes alourdissant les charges de cette entreprise, il est fait cas également de l'importation à 100% des principaux intrants dans la production, à savoir le coton, le polyester et la fibranne. La facture du coton se chiffre à elle seule à pas moins de 110 millions de dinars. Un plan de financement pour sa remise à niveau a été soumis à son unique détenteur de capitaux. Comme si le poids de ces charges ne suffisait pas à la faire plier, cette manufacture de tissu a dû, selon son gestionnaire, prendre en charge sur ses propres fonds le paiement de 11 mois de chômage technique pour ses 500 travailleurs, à concurrence de 65% des salaires réguliers. Cette mesure a été décidée à la suite de l'endommagement des bâtisses de production et d'administration de cette entreprise par le séisme du 21 mai 2003.