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Mustapha Boutadjine : “Je ne suis pas un portraitiste”
Publié dans Liberté le 07 - 02 - 2006

Mustapha Boutadjine explique, dans cet entretien, les raisons d'un engagement démesuré et une approche esthétique ancrée dans le réel.
Liberté : Pourquoi “Blacks et partisans” ?
Mustapha Boutadjine : C'est toujours “Black is toujours beautiful” qui est devenu “Blacks et partisans”. C'est un thème sur les patriotes et des figures engagées. Des figures connues et d'autres qui le sont moins, comme les Algériens d'origine européenne tels que Henri Maillot et Maurice Audin et, bien sûr, de chez nous, comme Kateb Yacine, Dahmane El Harrachi, etc.. Sinon, le reste c'est des Blacks. Pourquoi blacks ? Parce que je suis parti du portrait de Frantz Fanon, qui m'a amené à rencontrer d'autres Blacks “Blacks et partisans” ce sont deux thèmes en un. Il y a, d'un côté, les patriotes algériens et de l'autre, l'exposition “Black is toujours beautiful”. C'est, en quelque sorte, une référence sur le combat des Algériens et celui des Blacks.
Mustapha Boutadjine est un artiste engagé ?
Oui. Si on voit le thème, c'est un travail engagé, je ne me dérobe pas pour ça. C'est un engagement personnel, mais je ne fais pas que ça. J'ai d'autres expositions où ça ne paraît pas mais, fondamentalement, c'est évidemment engagé.
Ne pensez-vous pas que la conjoncture de mondialisation qu'on vit actuellement ne laisse pas lieu à l'engagement ?
J'ai toujours été en contradiction avec les conjonctures qu'on vit. Dans la mesure où tout ce que j'ai fait, c'est contre quelque chose. Avant de faire du collage, je déchire, je détourne le produit, le magazine de publicité, de sa fonction primaire, c'est déjà une prise de position contre la pub. Mes images sont choisies et vont à contre-courant de ce qui se passe maintenant et l'encadrement est particulier. Je fais des icônes qui devraient être dans les musées avec leur encadrement classique. C'est une façon de dire que c'est ce genre de travaux qu'il faut mettre dans les musées. Je vais toujours à contre-courant de l'ordre établi. J'ai toujours été fier de l'Algérie engagée et révolutionnaire et où on recevait tous les mouvements de libération. Malheureusement, là ce n'est plus le cas, mais ça ne m'empêche pas d'être ce que j'ai été et ce que je suis au fond, car le combat ne change pas. Il suffit de voir ce qui se passe en Amérique latine, ils remettent en cause le système capitaliste-impérialiste et nous on régresse. C'est vraiment de la folie.
Vous regrettez l'absence d'engagement dans l'Algérie actuelle ?
Il n'y a pas de regret, c'est l'histoire. Il y a un rapport de force et puis, je pense qu'on a peut-être une part de responsabilité.
Un désistement de la part des intellectuels et des artistes…
Evidemment, il y a beaucoup de gens qui ont retourné leur veste, des opportunistes comme il y en a tant dans ce monde et il y a d'autres qui avaient peur. Personnellement, je ne suis pas Tarzan, mais je n'ai pas changé mon engagement.
Au fait, est-ce que vous vous définissez comme un portraitiste ?
Alors là, j'ai horreur de ça, je ne suis pas portraitiste du tout. Le portrait, parce que c'est très emblématique et c'est trop fort comme image. L'idée initiale était de faire un portrait plus imposant que le spectateur, faire peur au spectateur, qu'on se sent tout petit devant le portrait. On le met comme icône. Alors, c'était plus dans cet esprit là que j'ai fait les portraits. Par exemple, pour America Basta, qui est actuellement à la galerie d'art Arcima à Paris, c'est plus des scènes et non des portraits. C'est une série de onze tableaux liés aux évènements du 11 septembre. Onze façons de se révolter. L'idée est de montrer comment les Etats-Unis sont nés, par les génocides, les massacres, les colonisations, l'oppression des Indiens, le maccarthysme, Hirochima et Nagasaki, le coup d'Etat au Chili, la mort du Che, le révolutionnaire qui dérangeait, le soutien au sionisme et la dernière image c'est l'Irak.
C'est encore un pamphlet contre les Etats-Unis…
Je suis citoyen du monde. Il se trouve que les problèmes de la planète ce sont les Etats-Unis, il y a l'exemple de Cuba sous embargo depuis 40 ans.
Quels rapports avez-vous avec tous ces visages que vous reproduisez ?
Il y a une recherche iconographique très difficile, j'ai encore une centaine de listes. Les Blacks, il y a certains qui sont encore plus engagés que d'autres qui sont là. Pour le moment, je n'ai pas trouvé l'image emblématique qu'il faut.
Donc, il y a un travail de recherche iconographique, et quand ça se présente, je le fais. Il n'y avait pas de sélection préalable.
Entretien réalisé par W. L.


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