L'on assiste aujourd'hui à un vent de renouveau qui souffle sur la ville des Ponts suspendus. L'enceinte du Théâtre régional reprend vie petit à petit. Les salles d'actes du palais de la culture Malek-Haddad ou le centre culturel Mohamed-Laïd El Khalifa ne désemplissent pas non plus. C'est là une volonté à vouloir faire émerger de nouveau ce qui était, dans le passé, propre à la ville de Constantine et qui la plaçait au rang de ville de la culture et de la connaissance. À la tête du comité culturel de la ville de Constantine depuis 2002, M. Benmezdad, ancien mouhafedh des Scouts algériens musulmans et également membre de l'exécutif de l'APC de Constantine, nous livre dans cet entretien express les grandes lignes du programme du comité qui va, selon lui, atteindre cette année son apogée. D'ailleurs, il nous fera part de nouvelles collaborations qui vont ponctuer bientôt la célébration de Youm El Ilm, le 16 avril prochain. Liberté : Etiez-vous conscient de l'importance de la mission qui vous a été confiée ? M. Benmezdad : Il est vrai qu'à notre arrivée en 2002, nous avions rencontré d'énormes difficultés. Il fallait d'abord remettre les pendules à l'heure. Notre première mission au lendemain de la prise de fonction était de déterminer les objectifs du comité et distribuer les tâches incombées à chaque membre. Il a fallu surtout éponger une dette de 180 millions, en instaurant la politique d'austérité. Après une année culturelle 2005 plutôt timide, quel est l'objectif du comité pour cette année ? Les années de terrorisme ont donné un coup fatal au mouvement culturel, dans le pays, particulièrement à Constantine. Aujourd'hui, on est en train de revenir petit à petit sur la scène nationale et la population commence à reprendre confiance. Les gens reprennent le réflexe de sortir de plus en plus. Ajoutez à cela le manque flagrant des enceintes habilitées à accueillir toutes sortes de manifestations, y compris les galas. Avec le peu de moyens qu'on possède, on fait de notre mieux pour répondre aux besoins de toutes les couches sociales. D'ailleurs, le printemps théâtral, disparu depuis trois ans, va bientôt réapparaître. Par ailleurs, pour la première fois, nous nous sommes consacrés sur les activités inter-wilayas. Un jumelage entre 15 communes de l'Est algérien vient d'être inauguré dans le cadre d'un échange culturel mutuel. Constantine va bientôt célébrer Youm El Ilm. Qu'y a-t-il de nouveau pour cette année ? Conjoncture politique oblige, nous sommes à l'ère de la réconciliation nationale. Constantine, la ville natale du réformiste musulman Ibn Badis, fondateur de l'Association des oulémas musulmans algériens, fêtera cet anniversaire avec beaucoup de diversité, notamment une collaboration avec des hommes de lettres de renommée, entre autres, Omar Abd El Kafi, qui viendront parler de la réconciliation nationale et de la portée de cette charte à travers un regard extérieur. Votre souhait pour conclure… Que le mouvement culturel dans la ville de Constantine redevienne comme auparavant, car c'est le leitmotiv par excellence de toutes les générations à venir. Entretien réalisé par L. Nacer