En un mot, pour assainir et fluidifier le commerce extérieur, la coordination intersectorielle est l'une des armes les plus efficaces. Le ministre du Commerce confirme que le nombre d'importateurs a baissé depuis la mise en œuvre de la disposition de la loi de finances complémentaire, exigeant un capital minimum de 2 milliards de centimes pour toute société d'import, spécialisée dans la revente en l'état. Cette mesure destinée à séparer le bon grain de l'ivraie, c'est-à-dire à professionnaliser le négoce, semble insuffisante au regard de l'immense chantier d'assainissement du commerce extérieur. Etant une chaîne, l'activité implique, entre autres intervenants importants, la douane, les services du commerce, les impôts, les banques, ainsi que les sociétés liées au transport maritime. En un mot, pour assainir et fluidifier le commerce extérieur, la coordination intersectorielle est l'une des armes les plus efficaces. Car, en fin de compte, ce sont les limites du contrôle a posteriori en Algérie qui obligent l'état à durcir à bon escient la réglementation pour empêcher tous ces maux qui se sont généralisés dans le pays : corruption dans les ports, inflation de fausses domiciliations bancaires et de registres du commerce fictifs, fraude sur la valeur en vue de transferts massifs de capitaux à l'étranger. En un mot, cette criminalité commerciale est devenue un sport national. Il fallait y mettre un frein. Avec la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne et l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'OMC, notre pays ne peut plus se permettre de telles dérives. Qui au demeurant représentent une saignée pour le Trésor et par ricochet pour les citoyens. Mais à trop se pencher sur les importations, on risque d'occulter l'essentiel : les exportations hors hydrocarbures du pays ne dépassent pas le milliard de dollars. Ce résultat montre que l'économie nationale reste très dépendante de la manne pétrolière. Cette dernière masque les limites de l'appareil productif hors hydrocarbures, freiné par une bureaucratie rentière et le retard dans les restructurations et le processus de privatisation-partenariat. En définitive, le plan de relance sur qui repose la stabilité politique de l'après-2009 verra son impact fort réduit sur les conditions de vie des citoyens si parallèlement à sa mise en œuvre ne sont pas combattus la corruption et autres crimes économiques. Par ailleurs, sans un assainissement et une meilleure fluidité du commerce extérieur, une organisation du commerce intérieur, une plus grande efficacité de l'administration, une plus grande transparence, une application résolue des réformes structurelles approfondies, il faudra dire adieu à un développement durable de l'Algérie. K. R.