La dernière opération relative à l'attribution de logements sociaux à Mascara remonte à plus de trois ans. Pendant toute cette période, les demandes s'accumulent au niveau de toutes les structures administratives (APC, daïra et APW) et le silence observé par ceux qui ont pouvoir de décision suscite colère, suspicion, inquiétude et effervescence chez les mal-logés qui enregistrent déception sur déception au fur et à mesure que défilent les semaines et à chaque fois qu'ils se rendent au siège de la daïra pour s'informer des dernières nouvelles. Ces citoyens mal logés appréhendent beaucoup la saison hivernale car leurs habitations enregistrent des infiltrations des eaux pluviales de toutes parts. Encore qu'ils ne sont pas sûrs d'être servis, puisque pour certains leur candidature à l'acquisition d'un logement remonte à plus de six ans et que les membres de la commission chargée d'effectuer les enquêtes sociales se sont rendus sur les lieux pour constater de visu l'état de dégradation de leurs logis. Mais, comme toujours en pareilles circonstances, les avis de ces enquêteurs ne sont que rarement pris en considération par les membres de la commission d'attribution des logements, lesquels ont une autre vision. En effet, exception faite des commis de l'Etat, les représentants des organisations mettent à profit l'opportunité qui leur est offerte pour se servir d'abord, font passer les membres de leurs familles ensuite et donner un coup de pouce aux amis, aux voisins et ceux qui leur sont recommandés. Pour rejeter la candidature d'un postulant, tous les motifs sont mis en exergue alors qu'à l'opposé, pour faire bénéficier leurs favoris, les règles élémentaires sont outrepassées par les membres de la commission dont certains se mettent en évidence après chaque opération, se permettant de mener une vie au-dessus de leurs moyens (voitures, logements et autres articles de luxe). Partant du même principe, les membres des organisations de masse sont désignés à tour de rôle pour faire partie de la commission, même ceux qui possèdent des casiers judiciaires chargés. Certains mal-logés ont même été escroqués et n'osent pas déposer plainte, sachant que les corrupteurs et les corrompus encourent la même peine. Ces mauvaises habitudes sont ancrées dans les esprits des citoyens et il est très difficile pour les nouveaux responsables de redresser une telle situation. En outre, le nombre de logements sociaux inoccupés par les bénéficiaires aisés et le nombre de transactions effectuées (achats et ventes) justifient les appréhensions des mal-logés qui redoutent que les mêmes causes produisent les mêmes effets. A. B.