Le président portugais, Jorge Sampaio, est arrivé samedi à Alger pour une visite officielle d'une journée en Algérie. Le président Bouteflika, dans un discours, à l'occasion d'un toast, s'est félicité de la présence en Algérie de nombreuses entreprises portugaises. “Je ne peux que me féliciter de ce que des entreprises portugaises, de plus en plus nombreuses, viennent prendre la mesure des opportunités que recèle l'ouverture de l'économie algérienne”, a déclaré le chef de l'Etat au cours du toast prononcé lors du déjeuner qu'il a offert en l'honneur du président portugais, M. Jorge Sampaio, en visite officielle en Algérie. Le président Bouteflika a tenu, dans ce contexte, “à saluer et encourager leur volonté affirmée à s'impliquer davantage en investissant directement dans plusieurs secteurs productifs ou de services”. Les relations entre l'Algérie et le Portugal “sont désormais inscrites durablement sous le sceau de la confiance et de l'optimisme”, a assuré le chef de l'Etat, qui a observé que les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays “connaissent un essor sans précédent à la faveur de la dynamique créée”. Evoquant le traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, signé le 8 janvier 2005 à Alger, entre l'Algérie et le Portugal, M. Bouteflika a affirmé que ce jalon servira de “socle solide à une relation forte, dense et confiante entre nos deux pays et fournira à notre partenariat la possibilité de réaliser son plein potentiel”. Auparavant, il s'était rendu à Béjaïa pour une halte symboliquement chargée d'histoire. Une visite qui se voulait d'abord un hommage appuyé à Manuel Texeira Gomes, homme de lettres et président du Portugal d'octobre 1923 à septembre 1925. En renonçant à ses fonctions à la tête de l'Etat en 1925, cet écrivain et homme politique, qui a toujours défendu les idéaux de justice et de démocratie, a choisi l'Algérie pour terre d'asile et d'exil volontaire. Il a fait de Béjaïa son port d'attache définitif le 5 septembre 1931 car cette ville de beauté et de lumière lui rappelait à bien des égards Portimao, sa ville natale. Discret et se consacrant entièrement à l'écriture, il occupera pendant dix ans, jusqu'à sa mort, le 18 octobre 1941, la chambre n° 13 à l'hôtel de l'Etoile, sis place du 1er-Novembre, ex-place Gueydon. “Le panorama qui s'offre à mes yeux depuis le balcon de ma chambre est magnifique”, écrivait le président Gomes dans ses mémoires, “et je ne me rappelle pas d'autres qui puissent le surpasser en beauté”. Cette chambre, dans laquelle trône son portrait au-dessous d'une plaque commémorative, est aujourd'hui un lieu de mémoire et de recueillement que le gouvernement portugais tient à sauvegarder tel quel en la louant à l'année. En quittant l'hôtel de l'Etoile, le président Sempaio a tenu à déclarer à la presse que “cet hommage que le Portugal et l'Algérie rendent aujourd'hui à Manuel Texeira Gomes, dans la ville où il a choisi de vivre les dernières années de son existence et où il est mort, est un acte qui fait entièrement justice à la mémoire de celui qui a été, et qui continue d'être, un trait d'union entre nos peuples et nos cultures”. La dernière étape du périple du président portugais dans la ville des Hammadides est la visite d'un collège d'enseignement moyen rebaptisé à l'occasion du nom de Manuel Texeira Gomes. Le président Sempaio a dévoilé la plaque portant le nouveau nom, sous les applaudissements nourris d'une foule d'élèves et de curieux massés sur les trottoirs et au son d'une troupe folklorique “idhebalen” qui exécutait des airs traditionnels. Djamal Alilat/R. N.