Prévu hier au tribunal près la cour de Abane-Ramdane à Alger, le procès en appel des journalistes de notre confrère Le Soir d'Algérie, le chroniqueur Hakim Lâalam, le directeur de la publication, Fouad Boughanem, ainsi que Kamel Amarni et Mohamed Bouhamidi, poursuivis pour le principal chef d'inculpation “d'offense au chef de l'Etat”, a été finalement reporté au 29 avril prochain. Comme de coutume, les raisons du report n'ont pas été invoquées par le juge même s'il est vrai que l'un des journalistes, en l'occurrence Kamel Amarni, ne s'est pas présenté à la barre. Un report inexpliqué, intervenu après une suspension de séance, d'autant que dans la matinée, le tribunal a eu à traiter l'affaire d'une consœur du journal arabophone El Khabar. Pour rappel, le chroniqueur Redha Belhadjoudja, plus connu sous le pseudo de Hakim Lâalam, a été condamné mercredi dernier à six mois de prison ferme pour le chef d'inculpation “d'offense au chef de l'Etat” suite à une chronique intitulée “La fessée”. Il a été également condamné à 250 000 DA d'amende. Plusieurs ONG internationales, dont RSF, s'étaient indignées de cette condamnation. À la veille de sa visite prévue demain, le président du Parlement européen, Josep Borrell, a été saisi par Robert Menard, SG de RSF, pour le sensibiliser sur la situation préoccupante de la liberté de la presse en Algérie. “Depuis la réélection du président Abdelaziz Bouteflika en 2004, la presse algérienne est mise à mal. Censures, convocations à répétition, plaintes en diffamation émanant du pouvoir et partialité des juges sont le lot quotidien des journalistes algériens”, note Menard. KARIM K.