Le code des marchés publics est “un peu dur pour les PME”, car il barre la route à certaines entreprises pour accéder aux marchés. C'est ce qu'a indiqué M. Mustapha Benbada, ministre de la PME-PMI lors de l'émission hebdomadaire “Questions de l'heure” de la Radio nationale Chaîne III. Le ministre a déclaré que “les responsables du ministère de la PME sont en train de réunir les différentes remarques et observations formulées par certains chefs d'entreprise en vue de corriger certaines incohérences dans le code des marchés publics” sans donner plus de précisions à ce sujet. Pour M. Benbada “il faudrait une réglementation rigoureuse pour inciter les entreprises à se développer dans un environnement concurrentiel”. Il avoue, par ailleurs, qu'“il y a une élite d'entreprises algériennes performantes capables de faire face à la concurrence internationale”, en relevant dans la foulée qu'“on dénombre plus de 10 000 entreprises qui ont les moyens de se maintenir sur le marché”. L'invité de la radio Chaîne III estime qu'“il faut appliquer parfois des thérapies de choc afin de réussir la transition vers une économie de marché en Algérie”. Le tissu national des PME est fragile, selon M. Benbada, parce qu'il évolue dans des conditions qui ne sont pas vraiment celles d'une économie de marché. Il a souligné que “l'accord d'association signé avec l'Union européenne prévoit des mesures de sauvegarde antidumping qui permettent à l'économie nationale de s'autodéfendre”. Le ministère de la PME-PMI a préparé, selon lui, un nouveau programme de mise à niveau des entreprises dont le lancement est prévu pour cette année, dira-t-il. Ce programme est destiné essentiellement aux entreprises qui n'ont pas bénéficié du premier plan de mise à niveau lancé par l'Union européenne. Le département de Benbada compte toucher près de 10 000 entreprises dans les cinq prochaines années. Le fonds de mise à niveau totalise, aujourd'hui, 1 milliard de DA, affirme-t-il. Le programme de mise à niveau initié par l'Union européenne a concerné 520 entreprises algériennes, précise-t-il. Le Fonds de garantie des crédits aux PME (Fgar) a soutenu 89 projets d'investissement depuis sa création. Il a annoncé, également, la mise en service prochainement de l'agence nationale de développement des PME dont la gestion est confiée à l'actuel P-DG de la Banque de développement local (BDL), M. Daoudi. Le ministre a soutenu que “la moyenne nationale de création des PME est de 15 000 entreprises par an durant ces dernières années”. L'Etat prévoit de créer 100 000 PME-PMI à l'horizon 2009-2010. La croissance du secteur de la PME est fixée, a-t-il ajouté, à 9,04% en 2005. Ce secteur contribue à hauteur de 2 745 milliards de DA soit 7,8% du PIB hors hydrocarbures. Actuellement, il y a 254 882 PME privées et 874 PME publiques en Algérie. Ces entreprises assurent 1 157 856 emplois. La plupart de ces PME activent dans les secteurs du BTPH 33%, le commerce de distribution 17% et les services 7%. En 2005, il y a eu 20 393 PME privées créées et 9 000 activités artisanales. Le nombre d'entreprises radiées est évalué à 3 488 PME en 2005, relève-t-il. Faïçal Medjahed