Les comités de villages de Hasnaoua sont allés jusqu'à lancer un ultimatum aux autorités locales et menacent d'investir la rue. La Kabylie n'est décidément pas près de connaître une réelle stabilité. La région est, une fois de plus, en ébullition. La contestation, cantonnée au départ dans des petits villages, fait boule de neige et rattrape les grandes daïras de la ville des Genêts. Résultat : les foyers de tension se multiplient et les populations redoutent et appréhendent le pire. Les conséquences des évènements qui ont martyrisé la Kabylie sont toujours vivaces. La situation de la région ne s'est manifestement pas améliorée depuis le fameux Printemps noir et les nouveaux élus ne sont pas encore parvenus à absorber la colère longtemps refoulée. Habitué beaucoup plus à une révolte estudiantine, Tizi Ouzou fait face, ces dernières semaines, à une véritable rébellion. La commune de Makouda a été paralysée, hier, par une grève générale à laquelle pas moins de 18 comités de village de Attouche ont appelé. “Tous ensemble pour désenclaver notre région” est le slogan lancé par les comités. Parmi les revendications de la population, il y a lieu de citer la réfection du réseau routier reliant les hameaux de la localité aux agglomération limitrophes à travers le CW3. Les citoyens dénoncent énergiquement la situation de blocage de leur commune qui est due, notent-ils, à des manœuvres politiques. En parallèle, des centaines de citoyens de la localité de Attouche ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la cité administrative de Tizi Ouzou. Arborant des banderoles reprenant leurs revendications, les protestataires ont dégagé une délégation de 20 représentants pour une entrevue avec le wali. Mais que pourrait bien faire M. Oudah à la veille de son départ de la wilaya de Tizi Ouzou ? Le sit-in a été levé aux environs de 13h par les protestataires qui ont promis de revenir “s'il le faut”. Un autre sit-in a été tenu, hier également, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou par des squatteurs d'appartements à Beni Douala et des cités populaires de la ville de Tizi, qu'ils refusent de quitter depuis 6 années. Certains ont été régularisés mais d'autres ont été jugés et une troisième catégorie vient d'être convoquée par la justice. “Nous n'avons pas où aller. Nous sommes prêts à payer nos logements”, nous confie l'un d'eux. De leur côté, les comités de villages de Hasnaoua montent également au créneau et vont jusqu'à lancer un ultimatum de 15 jours (il n'en reste plus que 10) aux autorités locales. “Quinze jours est le délai dont dispose les autorités pour satisfaire la plate-forme de revendications”, sinon, ils envisagent d'investir la rue. Entres autres revendications, nous citerons le mauvais état des routes, le manque d'eau, l'extension du gaz de ville, l'électrification, le ramassage scolaire… A. T./Y. A.