Rien qu'à évoquer le nom de la ville de Beni Slimane, il vient à l'esprit de chacun le vieux projet de création d'une zone agricole intégrée, censée devenir une réplique des plaines de la Mitidja. Mais, le projet n'a pas pris la dimension que les promoteurs voulaient lui imprimer pour des raisons que certains imputent à la conjoncture économique vécue par le pays au cours des deux dernières décennies. La ville qui était, au départ, destinée à une fonction de pôle urbain, s'est progressivement transformée en une agglomération à la croissance mal assumée : habitats précaires, fléaux sociaux, saturation des réseaux, etc. Aux problèmes liés à une urbanisation rapide et anarchique, se sont ajoutés ceux relatifs à la gestion actuelle de la collectivité dont les élus n'arrivent pas à trouver la voie consensuelle. Cela est clairement exprimé à travers une correspondance adressée au wali, il y a quelques semaines, par certains membres. Ces derniers dénoncent les agissements du P/APC en ce qui concerne les procédures de passation des marchés publics et l'attribution de terrains. Les auteurs et néanmoins élus reprochent à leur président par intérim de dilapider le patrimoine foncier et de ne pas exécuter les arrêts de la chambre administrative sur les indus occupants des assiettes urbaines. D'ailleurs, des décisions de démolition ont été prises par l'administration de la wilaya à l'encontre de plusieurs propriétaires de constructions illicites au cours des dernières semaines. La situation de l'enseignement secondaire est des plus difficiles, du fait de la surcharge des classes du seul lycée que compte la ville. La perspective d'une amélioration est liée à la réalisation d'un second lycée dont le financement sera assuré grâce à un apport extérieur, a-t-on appris. Promue au rang de chef-lieu de daïra, la ville qui fait partie des principales agglomérations avec près de 40 000 habitants n'est toujours pas raccordée au réseau de gaz naturel. Cette problématique est devenue frustrante pour les populations qui attendent de disposer du confort du gaz à l'instar des autres villes de la wilaya. Même si la ville paraît plus privilégiée que les autres centres urbains si l'on tient compte de l'existence d'une structure hospitalière datant du plan spécial du Titteri, les prestations offertes ne paraissent pas répondre aux attentes de la population. La mauvaise prise en charge des soins des malades a été constatée par le wali lors d'une visite impromptue qu'il a effectuée dernièrement au service des urgences. Un citoyen nous fera part du cas d'une fillette hospitalisée et dont la bouche et la blessure ont été envahies par les fourmis, n'était l'alerte donnée par une vieille malade. Ainsi, il devient évident que des efforts doivent être déployés pour donner à la ville l'image qui correspond à son statut, et de tout mettre en œuvre afin que les vastes étendues de l'ancien projet de la zone de rénovation fassent l'objet d'un plus grand intérêt de la part des autorités. M. E.