Le premier conseil d'association Union européenne-Algérie, prévu les 20 et 21 mars 2006 à Bruxelles, a été ajourné sur demande formulée jeudi dernier par la diplomatie algérienne. Dans sa réponse datée du 17 mars, la commissaire chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero- Aldner, prend note du “souhait” algérien de reporter la rencontre “à une date ultérieure, afin que toutes les conditions nécessaires au succès de notre première session soient réunies”. La responsable “partage” les arguments avancés par la partie algérienne, pour que cet “événement important (…) reçoive toute l'attention et le soin nécessaires quant à sa préparation”. Mme Ferrero assure le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, de son “engagement personnel”, sans toutefois trancher, en lui faisant bien comprendre que les “aspects préparatoires” relèvent de “la compétence de la commission européenne”. Six mois après l'entrée en vigueur de l'accord d'association Algérie-UE en septembre dernier, le premier conseil, principal organe appelé à structurer la relation d'association, a été renvoyé à une date inconnue. Cette rencontre reconnue pour être très importante devait réunir toutes les conditions préparatoires et permettre de regrouper les ministres des Affaires étrangères des 25 pays membres de l'UE et celui de l'Algérie, ainsi que d'autres parties responsables, selon les usages en vigueur. Mais, que s'est-il passé alors ? Hier, lors d'un briefing organisé au ministère des AE, on révélera qu'à quelques jours de la réunion, la partie algérienne n'avait toujours pas reçu les “travaux préparatoires” comme convenu : ni le règlement intérieur, ni le protocole additionnel à l'accord qui prend en compte l'élargissement de l'Europe, ni les informations relatives aux différents comités sectoriels (techniques) n'étaient prêts. À cela s'est ajouté la seule réponse affirmative concernant la présence de la commissaire chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage. À partir de là, l'Algérie a décidé du report de la session pour éviter d'aller vers un échec, mais surtout pour sauvegarder “la confiance mutuelle et la compréhension réciproque”. Si l'on comprend bien, l'Algérie, qui avait appelé de ses voeux la réunion de ce conseil dès la présidence britannique (juin-décembre 2005), et qui a accueilli avec satisfaction la réponse de l'Autriche, présidente actuelle de l'UE, pour avoir accédé à sa demande, ne veut pas “précipiter” les choses et semble à présent favorable à une nouvelle programmation d'ici à juin prochain. L'essentiel a été dit hier : “travailler dans de bonnes conditions” après avoir mis de longues années à négocier l'accord d'association. Et si la réunion est reportée à plusieurs mois ? Les responsables au niveau des AE mettent en avant la réunion des conditions de travail à même de “conserver la relation”, pour peu que les raisons avancées soient “valables”. S'agissant de l'impact minime de l'accord d'association sur nos échanges économiques et commerciaux, les autorités algériennes estiment qu'il est encore tôt pour tirer des conclusions, six mois après l'entrée en vigueur dudit accord. Quant à la question se rapportant à la circulation des personnes, particulièrement aux facilités de délivrance des visas, elle obéit au même principe défendu par Alger, puisqu'elle relève de la souveraineté nationale de chaque Etat. H. Ameyar