Invité par le Conseil de la nation à animer une conférence-débat sur “la prise de décision américaine et le rôle probable des Arabes”, le Pr Clovis Maksoud, enseignant de droit international au Washington college of Law et directeur du centre de l'Université américaine pour le Sud global, n'a pas vraiment livré une analyse approfondie sur la question. Il s'est limité à rappeler, en citant des faits dans un ordre chronologique, l'hégémonie avérée des Etats-Unis sur la prise de décision au plan international, depuis l'effondrement du bloc soviétique. Un pouvoir américain dopé, au demeurant, par un lobby juif assez influent. L'administration de la Maison-Blanche scrute de nombreux dossiers de politique internationale avec les yeux d'Israël, a affirmé le conférencier. Il a soutenu que les Etats-Unis, et par ricochet leurs partenaires israéliens, ont pris prétexte des attentats du 11 septembre 2001 contre les Twin Towers du Word Trade Center de New York et contre le Pentagone à Washington, pour amorcer une nouvelle stratégie de domination du monde. Ainsi, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, les dirigeants du pays de l'Oncle Sam s'emploient à légitimer l'invasion de nations qui représentent, pour eux, un intérêt géostratégique et économique. C'est dans cette optique que l'Irak a rapidement constitué une cible de choix pour les néo-conservateurs qui contrôlent la Maison-Blanche. L'Iran et la Syrie sont également dans la mire de la première puissance mondiale. Le conflit israélo-palestinien constitue, au regard du professeur Maksoud, un problème cornélien, grandement aggravé par les positions mitigées des pays arabes, qui ne parviennent pas à imposer un statut officiel de territoires occupés à la Palestine. D'ailleurs, il impute les maux dont souffrent les Arabes à la frilosité de leurs dirigeants, incapables, jusqu'alors de régler les crises qui secouent l'Irak et la Palestine ou de contrer la menace qui pèse sur l'Iran, la Syrie et le Liban. Pourtant, selon le conférencier, les autorités américaines souffrent d'une faiblesse jamais égalée depuis l'époque de Richard Nixon. Il a recommandé alors aux dirigeants arabes de redynamiser leur diplomatie afin de peser plus lourd sur l'échiquier politique mondial. Il a précisément conseillé de reporter la réunion de la Ligue arabe (il a été ambassadeur de cette organisation en Inde de 1961 à 1966), d'au moins un mois pour se donner le temps de bien réfléchir aux actions à entreprendre pour reprendre du poil de la bête. S. H.