Face à l'agitation des détenus, les responsables de l'Etat ont, chacun à sa manière et de façon graduelle, averti que des mesures seraient prises si les islamistes venaient à transgresser la charte. Les anciens chefs islamistes élargis grâce aux dispositions de la charte ont-ils encore droit à l'erreur ? Si l'on tient compte du discours du président Bouteflika prononcé jeudi, la réponse est assurément non. Face à l'agitation des détenus, les responsables de l'Etat ont, chacun à sa manière et de façon graduelle, averti que des mesures seraient prises si les islamistes venaient à transgresser la charte. Après Zerhouni, qui avait affirmé que “la charte était un package complet qu'il fallait respecter dans sa totalité” et Ouyahia qui, tout en louant les vertus du projet présidentiel quant au rétablissement de la paix dans le pays, avait mis en garde contre tout dépassement, c'est au tour du chef de l'Etat de lancer un dernier avertissement à l'endroit de tous ceux qui avaient mis l'Algérie à feu et à sang, allusion claire aux anciens dirigeants du parti dissous. “Nous n'avons pas oublié… Nous ne leur permettrons pas de récidiver de quelque manière que ce soit.” Au-delà du ton ferme employé dans les interventions successives des hauts responsables de l'Etat, le message est le même. D'abord, il s'agit avant tout de clarifier les choses. En l'occurrence, la conception et l'application de la charte ne sont pas un aveu d'impuissance du pouvoir face au terrorisme, comme ont tenté vainement de le faire croire les anciens chefs islamistes élargis. Ensuite, les responsables de la tragédie nationale sont ciblés, connus et mis au banc des accusés. En termes plus précis, le dossier de l'ex-FIS est non seulement clos, mais il n'est pas question que ses anciens chefs réinvestissent le terrain politique sous quelque forme que ce soit. Bien entendu, la sentence concerne aussi les anciens chefs terroristes libérés. Passée maintenant la phase d'avertissements, le camp islamiste est ainsi prévenu que tout débordement sera sévèrement réprimé. S. T.