Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, peut désormais compter sur le soutien de son allié islamiste, le MSP. Boudjerra Soltani, l'invité, hier, du forum hebdomadaire de l'ENTV, a affirmé son adhésion à une éventuelle révision de la Constitution. “Cette révision est souhaitée pour peu qu'elle éclaircisse le type de régime politique qui sied au pays et qu'elle élargisse le champ des libertés”, dira Soltani qui ne cache pas, au passage, son penchant pour le régime présidentiel. “C'est ce qu'il faut pour un pays du tiers-monde comme le nôtre, où les critères et la conscience du parlementarisme ne sont pas encore enracinés”, expliquera l'invité du forum qui se dit conforté par la recomposition de la scène politique nationale issue de l'élection présidentielle d'avril 2004. Annonçant le triomphe du courant islamo-nationaliste, représenté dans l'alliance présidentielle, Boudjerra Soltani ne cesse de recenser les victoires politiques de son parti dont la dernière est la réintroduction de l'adhan à la télévision. “Le chef du groupe parlementaire de notre mouvement a de tout temps réitéré cette revendication”, a déclaré le président du MSP qui souhaite, en effet, que sera diffusée la prière des tarawih lors du prochain Ramadhan. Ce sont toutes ces données, qu'il qualifiera tantôt de moralisation de la société, tantôt de son islamisation, qui donnent des ailes au chef du Mouvement de la société pour la paix qui prédit, sans aucune équivoque, l'arrivée de son parti au pouvoir en 2012. À propos des prochaines échéances électorales, et l'éventualité de concevoir des listes communes de l'alliance présidentielle, Soltani soutient que “la question ne s'est pas encore posée”. Elle sera étudiée, selon lui, au moment opportun, plus précisément en septembre ou en octobre 2006. Le MSP ouvrira-t-il ses portes aux repentis ? L'invité du forum de la télévision, qui confirme sa démarche auprès des islamistes algériens établis à l'étranger pour les faire rentrer au pays, affirmera que son mouvement accueillera, à bras ouverts, “tous ceux qui jouissent de leurs droits civiques et politiques et qui manifestent leur adhésion aux principes du parti”. À la question de savoir s'il a la liste nominative de ceux qui sont interdits de l'exercice de la politique, Soltani préfère rester vague dans sa réponse et ne pas se compromettre en disant que le fichier existe, il faut le demander à qui de droit. Le chef du MSP qui n'oubliera pas, cependant, de réitérer la revendication de son parti qui consiste en la levée de l'état d'urgence qui, selon lui, n'a aucune raison d'être maintenu, soutient l'augmentation des salaires de 5 à 15%. Les trois critères cités par le président de la République, la productivité, l'inflation et la croissance, plaident pour une telle décision, indiquera le chef islamiste qui a vécu, hier, un mauvais quart d'heure à la question de savoir quel est au juste son rôle en tant que ministre d'Etat. Très importuné, Soltani s'est demandé pourquoi certains voudraient savoir “ce que je fais dans l'Exécutif”. “Allez le demander à celui qui m'a nommé à ce poste !” lancera-t-il au journaliste. Saïd Rabia