L'octroi de terrains d'entraînement pour les clubs de première ou de seconde division est indéniablement le premier acte concret dans le processus de refondation du football national. L'outil indispensable de travail pour la formation des générations futures de footballeurs est enfin mis à la disposition des clubs par les pouvoirs publics. C'est là inéluctablement la concrétisation d'une volonté politique de mettre en place un véritable plan de réformes pour le football, qu'il s'agit, bien sûr, de consolider par d'autres actions concrètes au plan de l'organisation et du financement des clubs, notamment. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, qui avait annoncé cette batterie de mesures dans le cadre d'un partenariat avec la FAF à l'issue de sa première entrevue avec le nouveau président de la FAF, M. Hadadj, est passé à l'acte et matérialise sa promesse. C'est le premier responsable depuis belle lurette qui parvient à tenir sa promesse, une année après son installation à la tête du MJS. Cependant, sur le plan politique et indépendamment de l'engagement personnel du ministre dans ce processus de refondation, il y a lieu de signaler que ces décisions attendues par les dirigeants du football et réclamées depuis plusieurs années ont tardé à voir le jour. Beaucoup de temps a été perdu pour rien pour que, aujourd'hui, le MJS se retrouve dans l'obligation de repartir à zéro en matière de réforme. En effet, tout le monde a encore en mémoire que le conseil interministériel consacré au football sous le règne de M. Ali Benflis en 2002 a justement abouti à des recommandations qui sont aujourd'hui quasi similaires aux décisions prises par le MJS. Cet effort colossal dans le domaine des infrastructures faisait justement partie des actions à mener par le gouvernement en 2002. Mais rien n'y fit. Les recommandations sont restées lettre morte avec l'arrivée d'un nouveau chef du gouvernement, en l'occurrence M. Ahmed Ouyahia. Du reste, le dossier hiberne toujours. Tout ça pour dire, en fait, que le processus de refondation du football, entamé en 2002 à travers justement le conseil interministériel, a été l'otage de l'instabilité chronique qu'a connue le MJS et de considérations parfois politiques. Symbole d'une nouvelle vision envers le football, engendrée naturellement par les mauvais résultats de l'EN et de nos clubs, le programme de mise à niveau du football national est divulgué à coup de bribes et de décisions sans que le MJS ne daigne rendre publique la totalité de son plan d'action. C'est l'opacité à ce niveau-là. Pourquoi ? La question mérite d'être posée ! Se retrouvant dans la même situation de léthargie footballistique, la Fédération marocaine vient de rendre publics justement des accords de partenariat avec les ministères de l'Intérieur, de l'Equipement et du Transport ainsi qu'avec des instituts de formation. Le plan est clair, net, précis et, surtout, accessible à tout le monde puisqu'il suffit de visiter le site Internet de la Fédération marocaine pour en connaître les tenants et les aboutissants. L'Algérie et le Maroc font la même guerre à la médiocrité dans le monde du football mais n'opèrent visiblement pas de la même manière. S. B.