Depuis mercredi, l'Algérie connaît ses meilleurs boulangers. Sur les quinze sélectionnés, trois seulement iront représenter l'Algérie à la Coupe du monde prévue à Paris en 2008. À l'hôtel Hilton d'Alger, l'ambiance était loin des menaces des boulangers de faire augmenter le prix de la baguette. Les organisateurs, l'Union générale des commerçants et artisans algériens, les minoteries Bendhiba et le groupe Louis Lesaffre ne mangent visiblement pas de ce pain-là. Bien au contraire, ils ont été bons comme du pain blanc et ont désigné, dans la catégorie baguettes et pains spéciaux, le Tiareti Maslem Abdelkader, meilleur boulanger d'Algérie. Et c'est un autre Tiareti, Gougdjil Mohamed, à qui est revenue la palme de la viennoiserie. Enfin, dans la catégorie pièces artistiques, c'est le Sétifien Kerba Abdelsalem qui a remporté l'épreuve. Il y a peut-être une logique dans cette sélection, les vainqueurs étant tous originaires de régions céréalières où l'épi doré est roi. Cependant, l'assistance a certainement regretté que pas une miette des œuvres de ces artisans n'ait été présentée. Présent lors de cette cérémonie, Valéry Lesaffre, président de ce groupe français présent en Algérie depuis 1955, a annoncé que son groupe vient d'acquérir les levureries de Semmar et de Bouchegouf. Il reste à espérer que ces unités n'ont pas été cédées pour une bouchée de pain et que nos représentants ne promettent pas plus de beurre que de pain en allant à Paris. Mais avant cela, ils se rendront en Turquie dont la défaite de ses janissaires est à l'origine d'une autre viennoiserie, le croissant. Ces boulangers donc s'entraîneront sous la baguette de Pascal Tepper, meilleur ouvrier de France, pour parfaire leur art de la panification. Pour cela, ces veinards ont reçu un chèque pour qu'ils réussissent mieux en pain qu'en farine. Les autres, ceux qui sont à l'eau et au pain sec, ils se contenteront des baguettes vendues à même les trottoirs de presque toutes les villes d'Algérie. En attendant la brioche promise. SAMIR BENMALEK