Le ministre des Affaires étrangères palestinien issu du Hamas, Mahmoud Zahar, doit effectuer une tournée dans plusieurs pays arabes dans les prochains jours. C'est une opération de charme que lance Hamas pour briser le boycott dont fait l'objet son gouvernement auprès de plusieurs pays occidentaux. Zahar doit commencer son périple par l'Egypte, siège de la Ligue arabe et dont le gouvernement nourrit depuis longtemps des relations diplomatiques avec Israël, ainsi que la Jordanie. Cette tournée arabe sera la première à l'étranger de Mahmoud Zahar depuis sa prise de fonctions la semaine dernière. Hamas compte au moins susciter un élan de solidarité financière chez les arabes pour atténuer la grave crise de trésorerie qui affecte de plein fouet les caisses de l'Autorité palestinienne. Les pressions n'arrêtent pas de pleuvoir sur le gouvernement Hamas. Le secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient, David Welch, devait rencontrer, hier, au Caire le Premier ministre égyptien Ahmed Nazif, à la suite de la réunion du quartette, axée sur l'aide aux Palestiniens. Le quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Russie, Union européenne) s'était réuni à Amman pour prévenir que “l'entrée en fonction d'un gouvernement du mouvement radical palestinien Hamas aurait inévitablement un effet sur l'aide directe qui lui est versée”. L'aide occidentale s'est, par ailleurs, tarie et les gouvernements arabes traînent du pied même pour honorer leurs engagements financiers. L'UE menace carrément de suspendre son aide, le Canada a sauté le pas tandis que les Etats-Unis disent poursuivre la faisabilité de ce boycott humanitaire. Washington, qui a suspendu son aide directe à l'Autorité palestinienne après la victoire aux élections législatives de janvier du Hamas que Washington considère comme terroriste, se déclare prêt à maintenir son aide humanitaire qui sera versée indirectement aux Palestiniens par le biais de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), ou leur propre agence de coopération internationale (Usaid), qui finance des ONG dans les territoires palestiniens. Par ailleurs, les Etats-Unis, les Pays-Bas et le Canada, ont annoncé qu'ils n'auraient aucun contact avec des membres du gouvernement Hamas tant que celui-ci ne révise pas sa position à l'égard d'Israël. Hamas compte sur l'Asie du Sud-Est, notamment dans ses pays musulmans. Ce périple, prévu pour mai, commencera par la Chine. D. B.