Un haut responsable du Hamas à Damas (Syrie) a confirmé lundi que le Mouvement de la résistance islamique et le Fatah s'étaient mis d'accord pour que Mohammed Chabir dirige le prochain gouvernement palestinien d'union nationale. Chabir, 60 ans, était jusqu'en 2005 le recteur de l'Université islamique de Ghaza. Ayant fait ses études aux Etats-Unis, il est considéré comme proche du Hamas, mais il n'en est pas un partisan actif. L'information a été donnée par Moussa Abou Marzouk, bras droit du chef du bureau politique du Hamas en exil Khaled Machaal. Cette information a été confirmée par un haut responsable d'une faction autre que le Fatah et le Hamas et également basée à Damas. Abou Marzak a précisé que l'annonce de ce nouveau gouvernement interviendra avant la fin du mois après que les Palestiniens auront obtenu l'assurance que les sanctions économiques internationales pesant sur eux seront levées. Ces sanctions, imposées au lendemain de la victoire écrasante du Hamas dans les législatives en janvier dernier, ont considérablement handicapé le gouvernement dirigé par Ismaïl Haniyeh. Samedi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait annoncé qu'un gouvernement d'union pourrait voir le jour d'ici la fin du mois. Le président s'était entretenu peu auparavant avec Machaal, pour la première fois depuis de longs mois. Les deux mouvements Hamas et Fatah continuent actuellement de discuter de la composition de la future équipe gouvernementale, a fait savoir un autre responsable palestinien à Damas sous couvert d'anonymat Par ailleurs, les chefs de la diplomatie arabes se sont engagés dimanche au Caire à briser le blocus économique international imposé aux Palestiniens depuis l'entrée en fonctions en mars du gouvernement formé par le mouvement islamiste Hamas. Lors d'une réunion d'urgence consacrée à la situation dans les territoires palestiniens, les pays de la Ligue arabe sont convenus de verser des fonds à destination de l'Autorité palestinienne sans détailler la formule retenue pour ces versements. "Les banques arabes vont transférer les fonds sans se soumettre à de quelconques restrictions imposées sur les banques. Les banques arabes doivent transférer ces fonds", a déclaré Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, sans plus de précisions. L'économie palestinienne, déjà exsangue, est saignée à blanc depuis l'entrée en fonctions du gouvernement du Hamas, boycotté politiquement et privé d'aides financières par les Etats-Unis et l'UE, ses deux principaux donateurs. Le transfert des fonds promis par certains pays arabes à l'Autorité palestinienne a également été bloqué par Israël, empêchant le paiement des salaires de dizaines de milliers de fonctionnaires palestiniens. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, a estimé que la décision de la Ligue arabe faciliterait la formation d'un gouvernement d'union nationale, objet actuellement de négociations entre le Hamas et le Fatah, ce qui, par ricochet, permettrait de lever le blocus économique imposé aux Palestiniens. "La décision des pays arabes de lever le blocus économique est extrêmement importante, elle signifie que les Arabes renoueront avec les moyens habituels de verser l'aide", a-t-il dit. Pour reprendre leurs aides directes, les pays occidentaux exigent que le Hamas renonce à la violence et reconnaisse Israël ainsi que les accords israélo-palestiniens passés. M. Zahar a reconnu que "cela prendra du temps" avant que les fonds ne reviennent abonder les caisses vides de l'Autorité palestinienne mais, a-t-il dit, "sur la base de cette décision des pays arabes, nous tenterons de briser le blocus international". Le ministre palestinien a annoncé que le Koweït avait nouvellement transféré 30 millions de dollars à l'Autorité palestinienne, sans préciser comment.